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"Mini Héros" à la Géode : le documentaire qui va vous bluffer tout crus !

"Mini Héros", ou la vie en 3D et en format Imax de deux minuscules mammifères : le chipmunk dans les forêts nord-américaines, et la souris sauterelle dans le désert de l’Arizona. Banal sur le papier, d’une intensité surréaliste sur l'écran de la Géode : ce docu-fiction, à voir en famille (éviter les moins de 4 ans car certaines scènes en 3D sont impressionnantes), est à couper le souffle.
Article rédigé par franceinfo - Camille Boudin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
"Mini Héros 3D" à la Géode de Paris
 (Les Productions de la Géode)

Vite, on est en retard ! Zut, il y a des travaux, faut faire tout le tour… Mais où est l’entrée de la Géode ? On est perdus, on tourne, on descend par l’ascenseur, on remonte, on suit quelqu’un… Voilà. Ouf, ça n’est pas commencé. On monte encore, à l’intérieur de la grosse boule magique cette fois. "Mettez vous bien au centre surtout". On obéit. Super bien centrés et concentrés, nos lunettes 3D sur le nez. Voilà. La salle devient noire. La projection des "Mini Héros" commence. Et là, il se passe un truc incroyable.

Une seconde suffit : je n’ai plus 37 ans, j’en ai 5. En tout cas, je retrouve la sensation d’émerveillement que l’on peut éprouver à cet âge là, quand on découvre le monde. Quand on comprend ce que ce monde a d’extraordinaire, de puissant, de grandiose, de minutieux. Quand on réalise combien la mécanique des choses est complexe, et à quel point elles sont bien faites, les choses, justement. En particulier dans la nature. Je pensais n’être qu’un grain de poussière dans l’univers, je suis une géante comparée à ce chipmunk ou cette souris sauterelle dont soudain, j’adopte le point de vue. A leur échelle, avec leurs yeux, je vois venir l’automne, puis l’hiver sur les majestueuses forêts du Nord-Est des Etats-Unis ; je m’aventure la nuit pour tenter de trouver de quoi manger au cœur du désert hostile de Sonora, en Arizona.

  (Les Productions de la Géode)

Comme dans le film de Woody Allen "La Rose Pourpre du Caire", j’ai le sentiment de passer de l’autre côté de l’écran. D’entrer DANS le monde qui s’offre à moi. Tour à tour, je suis le chipmunk (ou tamia, de la famille des écureuils) et je suis la souris sauterelle. Tour à tour, il me faut remplir mon terrier de glands avant que la neige ne recouvre tout, c’est une question de vie ou de mort pour l’hibernation qui s’annonce. Ou bien je m’engage dans un combat sans merci avec le scorpion venimeux qui peut foudroyer n’importe quel être vivant sur terre, sauf moi. Parce que je suis un animal un peu magique, génétiquement immunisé contre le poison que m’injecte l’arthropode. Tour à tour, je dois échapper au hibou, puis à l’aigle qui se régaleraient bien de ma chair palpitante. Les gouttes de pluie deviennent des météorites liquides, les grains de sable des rochers monstrueux, la rafale de vent se mue en tornade. L’orignal est un monstre gigantesque, les serres de l’oiseau de proie forment une herse meurtrière plus grande que moi. Et quand la gueule béante du serpent fond sur moi en 3D pour m’avaler toute crue, je ferme les yeux, comme la petite fille que je suis redevenue.
  (Les Productions de la Géode)

Je ne parviendrai pas vraiment à reprendre mes esprits avant la 50e et ultime minute du film. Impossible d’analyser avant, je suis saisie. Pourtant c’est mon travail, c’est presque énervant d’être à ce point absorbé qu’on doive remettre la réflexion à plus tard ! Après coup quand même, j’essaie de comprendre. D’abord, le film est tourné en trois dimensions. Ok. Ensuite, il est projeté à la Géode, en format Imax, des images hautes de huit étages qui vous englobent totalement, tout comme le son. Bon. D’accord, mais des films à la Géode, j’en ai déjà vus, et c’est la première fois que cela me fait un tel effet. Alors quoi ? En réalité, le coup de génie de ce documentaire fiction, qui aura nécessité deux années complètes de prises de vue, c’est d’alterner magistralement les séquences 3D au grand angle et les très gros plans tournés en macro, les accélérés et les ralentis à couper le souffle. Résultat : la vie de lilliputien vécue à mille à l’heure, dans un cadre majestueux dont la beauté et les dimensions terrassent littéralement le spectateur. 5 étoiles, c’est une note rare qui se mérite mais là… c’est un moment de grâce absolu. On ne pouvait pas faire autrement.


Documentaire français de Mark Brownlow - Durée : 50 mn - Sortie : 7 octobre 2015
En exclusivité à la Géode - Parc de la Villette 26, av. Corentin-Cariou 75019 Paris 19e arrondissement

Synopsis : Un monde extraordinaire, où la vie bat plus intensément et où tout semble démesuré se cache dissimulé sous nos pieds…. "Mini Héros" retrace une journée de la vie de deux minuscules créatures : une souris sauterelle mangeuse de scorpion (Onychomys torridus) et un tamia, petit mammifère rongeur de la famille des écureuils (Sciuridae). "Mini Héros" entraîne le spectateur dans un univers inexploré et l'immerge dans le quotidien de ces deux êtres qui semblent bien trop petits pour vivre tranquillement sur notre planète. Ils traquent la nourriture, mais sont eux-mêmes traqués, ils affrontent les forces du monde. Pour chacun d’eux la journée sera faite de drames et de dangers, que seuls leur courage et leur perspicacité leur permettront de surmonter.

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