"Off The Record" : le documentaire sur Laurent Garnier, le pionnier de la techno française
Le film de Gabin Rivoire retrace la carrière de l'artiste, des années 80 à aujourd'hui, et remet les clubs sur le devant de la scène.
Légende de la musique électronique française, pionnier de la techno française, décoré de la Légion d'Honneur, artiste passionné de toutes les musiques et désormais au cœur d'un documentaire qui part en tournée dans les cinémas français à partir de lundi 1er novembre 2021. Off The Record, signé Gabin Rivoire, s'intéresse à la carrière et aux nombreux engagements de Laurent Garnier, des années 80 à aujourd'hui. Tout sauf objet hagiographique, le documentaire raconte avant tout l'histoire d'un mouvement, la techno, avec tous ceux qui l'ont construit.
Jeff Mills, DJ Pierre, Manu Le Malin, Carl Cox et des dizaines d'autres face caméra. Quand on s'appelle Laurent Garnier, le carnet d'adresses n'est pas un problème.
Toutes les légendes de la house et de la techno racontent le mouvement dans Off The Record. À Detroit, Tokyo, Berlin, Paris, Manchester, les musiques électroniques se sont construites ces trente dernières années. "L'idée c'était de faire un film pour raconter aux gens qui ne connaissent rien et pour leur montrer que ça fait partie de l'histoire de la musique. C'est super intéressant, que tu aimes ou pas la techno, que tu ailles ou pas en club", détaille le réalisateur Gabin Rivoire.
Tellement heureux de venir chez vous, dans vos cinémas, pour partager ce moment ensemble. Ça fait si longtemps qu’on attendait ça avec Gabin! https://t.co/RCYNx79SEF
— Laurent Garnier (@laurentgarnier) October 21, 2021
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Laurent Garnier était déjà là, dans les années 1980 à la mythique Haçienda de Manchester, omniprésent dans la musique d'aujourd'hui, adulé par des fans fidèles. Ce documentaire, il a voulu le faire avec Gabin Rivoire, alors que son projet de fiction patinait sérieusement. "Moi je n'avais pas envie d'avoir un truc chronologique", raconte Laurent Garnier.
"Je voulais qu'on parle de passion."
Laurent Garnierà franceinfo
Et le musicien avait une idée précise de ce documentaire. "Je voulais qu'on décroche à un moment de la narration de l'histoire, de la vérité, juste pour avoir des images où on ressent ! Je n'ai pas envie de faire un documentaire classique parce que je trouve ça chiant. Trop souvent dans la narration des documentaires classiques je m'ennuie au bout de 20 minutes parce qu'on se dit très souvent 'les débuts c'est très intéressant et puis après la suite je la connais mieux donc j'apprends moins de choses et je m'ennuie.'"
"Pendant 18 mois on a oublié le mot club"
Il faut dire qu'il tombe bien, ce documentaire, alors que les rave-parties, les discothèques, et plus globalement le monde de la nuit ont été malmenés par la pandémie, et la réaction des pouvoirs publics. "Ce documentaire est tellement ancré dans l'air du temps. Pendant 18 mois on a oublié le mot club, peut-être le mot DJ. Ce sont des mots qui ont été bannis du discours politique", juge Laurent Garnier. "On parlait du théâtre, du cinéma mais les clubs et la nuit non seulement on n'existait pas mais en plus on nous a remis des couches en nous disant qu'on ne faisait même pas partie du ministère de la Culture. J'espère sincèrement que ce documentaire pourra peut-être faire bouger les choses, qu'on soit regardés un peu différemment", explique l'artiste.
Que ce documentaire soit produit par Featuristic Films, une boîte anglaise, prouve peut-être aussi que la France n'a toujours pas compris sa chance d'avoir avec Laurent Garnier un pionnier exigeant, pédagogue et passionné d'une culture bien vivante aujourd'hui. Il commence sa tournée des cinémas d'art et d'essai lundi à Cucuron, dans le Luberon, en présence de l'équipe du film. La tournée s'achèvera en apothéose le 21 novembre au Grand Rex, à Paris.
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