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Tournage : quand Klapisch filme Lavillenie en pleine préparation des JO

Sous un soleil de plomb, le roi du saut à la perche bondit au-dessus des herbes folles tapissant les volcans d'Auvergne, devant la caméra de Cédric Klapisch. Le réalisateur de "L'Auberge espagnole" a débuté le tournage d'un documentaire sur la préparation de Renaud Lavillenie pour les prochains Jeux Olympiques.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 4min
Cédric Klapisch et Renaud Lavillenie lors du tournage du documentaire, le 30 juin 2015, sur la plaine de Laschamps aux pieds des Volcans d'Auvergne. 
 (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

Entre les deux hommes, il y a d'abord eu le film "Élévation", d'une durée de 26 minutes et diffusé sur Canal+ quelques jours après l'exploit du perchiste auvergnat fin janvier 2014, à Donetsk (Ukraine).

Transfert

Le cinéaste, qui avait déjà en tête de réaliser un documentaire sur Renaud Lavillenie, a immortalisé, presque par hasard, l'instant où le Clermontois volant a franchi la barre à 6,16 mètres, battant le record du monde détenu par le tsar de la discipline, l'Ukrainien Sergueï Bubka.
  (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

"C'était un moment un peu fou. Comme j'ai fait du saut à la perche et que j'ai rêvé d'être champion, en le filmant, c'est comme si je réalisais le rêve que j'avais eu quand j'étais petit. Il y a eu une sorte de transfert, c'était très émouvant", se souvient encore le réalisateur qui a pratiqué cette discipline entre 12 et 18 ans.

Le quotidien du champion pendant l'année qui précède les JO

D'une durée de 50 à 70 minutes, le film relatera pendant un an le quotidien du champion olympique avant les Jeux de Rio. "Il sera diffusé sur France Télévisions, peu avant la cérémonie d'ouverture" (le 5 août 2016), précise le journaliste et producteur du film Victor Robert, qui est à l'origine de la rencontre entre l'athlète et le cinéaste.

"Filmer Renaud était une espèce de fantasme. Son fil (qui remplace la barre lors des entraînements, ndlr) commence là où finit celui des autres. C'est assez dingue", s'enthousiasme Cédric Klapisch, entre deux prises. "En ce moment dans le monde, il y a moins de 10 personnes qui passent 6 mètres. Lui est bien au-delà, c'est rare. Je crois qu'il n'a pas fini de nous étonner", assure-t-il, intarissable.

"Le saut lui-même dure deux secondes" 

Pour les premiers jours de tournage, direction la région clermontoise, où le Charentais d'origine a posé ses valises en 2008. Dans la plaine désertique de Laschamps, surplombée par l'imposante silhouette du Puy-de-Dôme, le perchiste enchaîne, torse nu, son trentième saut, capté par un immense drone.
Cédric Klapisch et Renaud Lavillenie qui cette fois, enfourche son VTT.
 (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

"Filmer du saut à la perche, c'est très compliqué. On a envie de filmer le fil d'en haut alors que tout se passe dans l'accélération. C'est une histoire de rapport au sol et ensuite on s'élève", relate le réalisateur du "Péril Jeune" et de "Chacun cherche son chat". "Renaud, il va à 35 kilomètres/heure sur 16 foulées. Le saut lui-même dure deux secondes. Tout est super bref", ajoute-t-il avant d'enchaîner une nouvelle séquence, où le champion enfourche cette fois un VTT.

Entente

"La vie d'un champion est un travail constant. Quand je suis venu le voir pour un week-end, il m'a dit qu'il allait se reposer et il a fait huit heures de sport ! (Outre) la perche, il va à la piscine, fait du basket avec ses copains. Il a besoin de travailler plein de choses en dehors d'un stade, le cardio, la musculation, l'audace aussi, ce qu'il a fait en participant aux 24H00 Moto (en 2013, NDLR)", souligne encore le réalisateur qui avait déjà réalisé en 2010 un documentaire sur les adieux à la scène de la danseuse étoile de l'Opéra de Paris, Aurélie Dupont ("L'espace d'un instant").

Pour Renaud Lavillenie, travailler à son tour avec le réalisateur des "Poupées Russes" est "une belle récompense". Très sollicité par les médias, celui qui a été élu athlète de l'année 2014 par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) dit apprécier la "vision et l'angle" de Cédric Klapisch, qui diffère de celles des réalisateurs non athlètes, "qui n'ont pas le même ressenti sur ce sport".

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