DVD : "La Planète des vampires", le film à l’origine de la saga "Alien"
Citations
"La Planète des vampires" est un des rares films à avoir un tel statut de grand film emblématique d’une culture pop, vintage et véritablement culte. Si le réalisateur de "Drive" et "Neon Demon" Nicolas Winding Refn clame dans les bonus de cette sortie DVD/Blu-Ray que "Ridley Scott a tout piqué à ‘La Planète des vampires’ pour son ‘Alien’", c’est plutôt au scénariste de ce dernier que l’on doit cette source. Scott, de son propre aveu, ne connaissait rien à la SF quand il s’est attaqué à "Alien", alors que Dan O’Bannon, auteur du script, est un vieux routier du genre et voulait rendre hommage à un film phare à ses yeux.Les renvois d’un film à l’autre sont nombreux. Un vaisseau spatial est détourné vers une planète inconnue par un mystérieux message, les astronautes y découvrent les squelettes d’extraterrestres géants décimés par une contamination qui va les ronger à leur tour… Comme dans "Alien", la planète est perturbée par de puissantes turbulences et a une forte identité minérale ; le vaisseau échoué est comme l’ébauche de celui conçu par le concepteur visuel du film de Scott, H. R. Giger… Ce n’est pas du pillage, mais les citations d’un fan de SF à l'égard d'un maître.
Expressionnisme
Le réalisateur de "La Planète des vampires" était grand amateur de science-fiction, même si ce film est le seul qui relève du genre dans sa filmographie. Il est plus connu pour avoir été l’instigateur de la veine horrifique et gothique du cinéma italien avec "Le Masque du démon" (1960), puis l’inventeur du Giallo (thriller à l’italienne) et inspirateur de son fils spirituel Dario Argento ("Les Frissons de l’angoisse", "Suspiria", "Inferno"…). Sa "Planète" reflète son génie de directeur de la photographie, et des effets spéciaux, ses premières armes au cinéma. Immense coloriste, son talent incomparable transparait dans chaque plan du film. S'y retrouve son art expressionniste dominé par des contrastes de couleurs complémentaires, des rouges et des verts éclatants, des oranges et bleus profonds… Sublime.Les costumes sont tout autant la marque de fabrique du film, dans ses combinaisons en similicuir au look sado-maso unisexe, qui firent fantasmer la génération des années 60, surtout revêtues par les deux starlettes sexy du film… "La Planète des vampires" est en même temps le prototype d'une science-fiction horrifique, avec ses maquillages gore, rares à l'époque, dont "Alien" sera encore le digne héritier. En résultera toute une lignée de films, dont ses suites, mais aussi "The Thing" (John Carpenter, 1982) ou récemment "Life" (Daniel Espinoza, 2017). Autant d’éléments qui participent d’un film mythique, aujourd’hui accessible dans la plus belle des versions, aux qualités graphiques exceptionnelles.
Bonus
"La Planète des vampires" a des compléments de choix. Avec la présentation du film par Nicolas Winding Refn au Festival de Cannes 2016, plusieurs interviews, dont celle de Christophe Gans, réalisateur de "La Compagnie des loups" et fan de Bava, du concepteur des costumes du film, ou du fils de Mario Bava, Lamberto, qui participa à la restauration de cette mouture. Une rareté : le condensé en super 8 du film, version allemande. Un superbe livret richement illustré accompagne également ce combo DVD/Blu-Ray : collector !LA FICHE
Science-fiction / Horreur de Mario Bava (Italie / Espagne, 1965) - Avec : Barry Sullivan, Norma Bengell, Angel Aranda, Evi Marandi, Stelio Candelli, Franco Andei - 1h26 - Sortie Combo DVD/Blu-Ray : 6 décembre 2017 - Editeur : La Rabbia
Synopsis : Les vaisseaux spatiaux Argos et Galliot s’approchent d’une planète inconnue dont provient un mystérieux signal. Soudain, l’Argos est pris dans une force d’attraction magnétique faisant perdre connaissance à tous les membres de l’équipage, à l’exception du commandant Mark qui parvient à effectuer les manœuvres nécessaires à l’atterrissage. Après que le vaisseau a touché le sol, Mark a cependant la surprise de voir ses compagnons saisis par une rage homicide, dont ils n’ont plus aucun souvenir une fois qu’ils sont revenus à leurs esprits. L’atmosphère extérieure s’avérant respirable, les astronautes se mettent en route pour rejoindre le Galliot qui s’est posé non loin, mais en arrivant, ils constatent que tous les membres de l’équipage se sont entretués. Les deux vaisseaux étant hors d’usage, les survivants se retrouvent donc coincés sur cette étrange planète, désormais convaincus qu’il s’y tapit une force invisible vouée à les mener à leur perte…
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