En 2014, le cinéma français a fait un carton à l'étranger
Les films français ont généré l'an dernier 111 millions d'entrées à l'international, soit plus du double de 2013, pour 640 millions d'euros de recettes, a annoncé vendredi Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français à l'étranger.
Après 2012, où les films français avaient généré 144 millions d'entrées grâce aux performances hors normes d'"Intouchables", "Taken 2" et "The Artist", c'est la deuxième fois en deux décennies que les films français franchissent le seuil de 100 millions de billets vendus.
"En 2012, on a dit que c'était une année miraculeuse. On a la chance deux ans plus tard de renouveler le miracle. Donc c'est peut-être plus qu'un simple miracle conjoncturel, ce qui est plutôt encourageant", souligne le président d'Unifrance, Jean-Paul Salomé.
Ce succès s'explique avant tout par la performance du film de Luc Besson "Lucy", tourné en anglais avec dans le rôle titre l'actrice américaine Scarlett Johansson, plus gros succès à l'étranger du cinéma français depuis 20 ans. Il a réuni 53,6 millions de spectateurs, dont 15,7 millions aux Etats-Unis et au Canada anglophone.
De "Minuscule" à "Supercondriaque"
Au total, 14 films français, dans des genres variés (comédie, action, films d'auteur, animation...), ont réalisé plus d'un million d'entrées en 2014, contre 10 en 2013. Parmi eux, "La Belle et la Bête" de Christophe Gans, "Grace de Monaco", d'Olivier Dahan, le film d'animation "Minuscule - La Vallée des fourmis perdues" du studio Futurikon, "Belle et Sébastien", de Nicolas Vanier, la comédie "Supercondriaque", de Dany Boon ou "Yves Saint Laurent", de Jalil Lespert. "Globalement, la force du cinéma français, c'est sa diversité. Elle est totalement reflétée par les résultats des films à l'international", se félicite Jean-Paul Salomé. Pour lui, la France "est l'un des rares pays à réussir à s'imposer face au cinéma hollywoodien", y compris sur "le blockbuster en anglais", représenté par "Lucy".
"Entre le succès d'+Intouchables+ et celui de 'Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu', il y a aussi la réaffirmation d'un genre de la comédie française, qui aujourd'hui prouve qu'elle peut aussi s'exporter", estime-t-il. Les films hexagonaux se sont exportés avant tout en Europe occidentale (33 millions d'entrées), avec une belle année en Allemagne et en Italie.
17,4 millions d'entrées en Chine
Avec 28,3 millions d'entrées, l'année a aussi été bonne en Asie, passée pour la deuxième année consécutive devant l'Amérique du Nord. Le cinéma français a notamment connu un nouveau record de fréquentation en Chine, avec un nombre d'entrées plus que triplé sur un an à 17,4 millions. "La Chine devient maintenant un partenaire avec lequel on a des raisons de travailler de plus en plus", souligne la directrice générale d'Unifrance Isabelle Giordano, pour qui "l'intérêt d'aller chercher en permanence du public hors de France, c'est aussi d'améliorer nos possibilités de financement", via des coproductions ou des pré-achats.
Après le carton de "Lucy" l'an dernier, la relève semble déjà en bonne voie pour 2015: le film d'action "Taken 3" d'Olivier Megaton, coproduit par la société de Luc Besson EuropaCorp, a pris cette semaine la tête du box-office nord-américain. Bémol à cette euphorie, les entrées des films en langue française ne représentent plus que 28,5% des entrées globales du cinéma français en 2014, contre près de la moitié ces deux dernières années.
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