En images Mort d'Alain Delon : un acteur à la beauté envoûtante, la preuve en 20 clichés

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
"La beauté, c'est un avantage. Mais il faut savoir s'en servir", disait l'acteur à Cannes en 1999. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a su l'utiliser durant son immense carrière au cinéma.

Il est toujours difficile de parler de beauté, car elle est on ne peut plus subjective. Si son évocation est courante au sujet des actrices, elle l'est beaucoup moins à propos des acteurs. Mais le sujet peut difficilement être esquivé quand il s'agit d'Alain Delon, mort dimanche 18 août à 88 ans. Elle est centrale, elle saute aux yeux. Il était la beauté pure. Qui n'est rien – on le sait – sans l'esprit et le charisme.

Mais tout de même, quel physique, quel regard, quel profil ! Quel que soit l'angle, il était sublime. La beauté du diable. En jeune premier, en voyou, en cow-boy, en flic, en gitan, en boxeur ou en curé, en costume d'époque ou simplement ceint d'une serviette, moustachu, échevelé, rasé ou barbu : quoi qu'il incarne, Alain Delon était forcément magnifique.



Il n'avait pas seulement les yeux d'un bleu profond (océanique plus qu'azuréen). Il était aussi doté d'un regard acéré, particulièrement doué pour lancer des avis de tempête. Charmeur ou blasé, glacial ou torride, doux ou insolent, ce regard se passait souvent de mots. (Alain Delon dans "Plein Soleil" de René Clément, 1960. TITANUS / PARIS FILM / AFP)
À ses débuts, certains le trouvaient "trop beau" pour faire du cinéma. On minorait son talent, son intelligence, son esprit. (Alain Delon dans "Rocco et ses frères" de Luchino Visconti, 1961. NANA PRODUCTIONS / SIPA)
Sa beauté n'enlève pourtant rien à son intelligence intuitive du jeu et du cadre (il n'avait jamais pris de cours). Ni à son choix remarquable de films et de réalisateurs, à cette superbe carrière construite dès le début en stratège. Ainsi, pour "Plein Soleil", il s'était battu pour obtenir le rôle complexe du méchant Ripley, alors qu'on lui proposait celui du jeune bourgeois oisif assassiné. (Alain Delon dans "Plein Soleil" de René Clément, 1960. REX FEATURES / SIS / SIPA)
"La beauté, elle était là. Tout le monde me le disait, tout le temps. Les femmes me le disaient, et pas seulement les femmes (…) Déjà, ma mère me le répétait quand j'étais gamin", confiait Alain Delon à Valérie Trierweiler dans "Paris-Match" en 2018. (Alain Delon en 1960 dans "Plein Soleil" de René Clément, basé sur un roman de Patricia Highsmith. KEYSTONE / HULTON ARCHIVE / GETTY IMAGES)
Forcément, les femmes étaient folles de lui. Il le leur rendait bien, avec un goût pour les femmes un peu plus âgées que lui. Ce sont elles qui l'ont poussé. En particulier Brigitte Auber, qui l'a convaincu de faire du cinéma, puis Edwige Feuillère, qui l'a pris sous son aile. "Ma carrière était lancée sans que j'aie eu le sentiment d'y être pour quelque chose", disait-il encore en 2018. (Alain Delon dans "Le Guépard" de Luchino Visconti, 1963. MARY EVANS / SIPA)
"Ce sont les femmes qui m'ont appelé et poussé à faire du cinéma. J'ai voulu voir dans leurs yeux que j'étais le plus beau, le plus grand, et le plus fort au cinéma", confirmait-il au micro de Laure Adler sur France Inter, en 2019. (Alain Delon sur le tournage du film "Les Félins" de René Clément, 1964. SUNSET BOULEVARD / CORBIS HISTORICAL / GETTY IMAGES)
Les hommes aussi étaient captivés par sa beauté et son physique. On a souvent évoqué des rumeurs de liaison avec le réalisateur italien Luchino Visconti, qui le dirigea dans "Rocco et ses frères" puis dans "Le Guépard". Lui balayait ça d'un geste de la main. Selon Alain Delon, le compagnon allemand de Visconti était à l'origine de ces rumeurs. Mais il avouait que, dans sa jeunesse, les hommes lui disaient : "Tu es beau comme une gonzesse !" (Alain Delon dans "Le Guépard" de Luchino Visconti, 1963. TITANUS / COLLECTION CHRISTOPHEL / AFP)
Si son visage avait une grâce explosive, le corps d'éphèbe de ce garçon lumineux était à l'avenant : hyper racé, doté de muscles fuselés. À ses débuts, il se comparait lui-même volontiers à "un pur sang à dompter". (Alain Delon dans les années 1960. LEEMAGE / AFP)
Quasiment abandonné par ses parents séparés à l’âge de 4 ans, puis accueilli dans une famille de substitution, Alain Delon avouait avoir fait pas mal de "conneries" dans sa jeunesse dont le cinéma l'avait sauvé. Il n'avait que le certificat d’études primaires et un CAP de charcutier. "Je n'avais rien d'autre que ma tronche", soulignait-il. (Alain Delon dans une scène de "Plein Soleil" de René Clément, en 1960. ROBERT ET RAYMOND HAKIM / PARIS / COLLECTION CHRISTOPHEL / AFP)
En 1967, dans "Les Aventuriers" de Robert Enrico, dans lequel il donne la réplique à Lino Ventura et Serge Reggiani, on découvre un Delon barbu. Ces poils n'enlèvent rien à sa beauté, au contraire, et loin de le viriliser, cette barbe l'adoucit. (Alain Delon dans "Les Aventuriers" de Robert Enrico, 1967. JACQUES HAILLOT / SYGMA / GETTY)
De qui tenait-il cette beauté ? Selon lui, de sa mère, qui rêvait de surcroit d'être comédienne. "C'est elle qui m'a donné la gueule que j'avais et tout est arrivé grâce à cela. J'ai tout eu grâce à cette beauté. Alors, oui, je dis : merci maman. Je suis son portrait, elle était magnifique", confiait-il à "Paris-Match" en 2018. (Alain Delon avec sa sœur en Italie, en 1960. LEEMAGE / AFP)
À ses débuts, vers 22 ans, Alain Delon était extrêmement beau. Pensez à "Rocco et ses frères" et "Plein Soleil" de René Clément, qui l'a hissé au rang d'icône. Mais contre toute attente, cette beauté semble encore un cran au-dessus lorsqu'il atteint la trentaine, au mitan des années 1960, dans "Mélodie en sous-sol", "Le Guépard" ou "Les Félins". (Alain Delon dans "Mélodie en sous-sol" de Henri Verneuil, 1963. MARCEL DOLE / MARCEL DOLE / AFP)
Avec un filet de rides au front, et une stature d'acteur star, il gagne encore en intensité, en épaisseur. Il n'y a plus seulement le physique pur, il y a le vécu. Il n'est plus seulement beau, il est unique. (Alain Delon sur le tournage de "Diaboliquement vôtre" de Julien Duvivier, 1967. MICHAEL HOLTZ / AFP)
Le réalisateur Alain Cavalier, qui l'avait dirigé dans "L'Insoumis" en 1964, disait de lui : "Il prenait possession de l'espace comme un animal (…) À tel point que j'avais l'impression de cadrer non pas une bête de scène mais un vrai animal, avec ce corps parfaitement proportionné et sa constante justesse, digne de celle du cheval, qui ne peut être faux", rapportait "Le Monde" en août 2021. (Alain Delon sur la plage d'Acapulco, au Mexique, durant sa lune de miel avec Nathalie Delon, janvier 1965. DALMAS / SIPA)
La perfection ? Très peu pour lui. Alain Delon avait bien plus à offrir. Souvenez-vous, sous ses traits lisses, il avait ce petit quelque chose qui cassait ce profil sans vraiment l'altérer. À 23 ans, en marge du tournage de "Sois belle et tais-toi" de Marc Allegret, il avait eu un accident de voiture (cinq tonneaux sous le tunnel du pont de Saint-Cloud) qui lui laissa en souvenir une petite cicatrice sous le menton. (Alain Delon sur le tournage de "Borsalino" de Jacques Deray, 1970. SUNSET BOULEVARD / CORBIS HISTORICAL / GETTY IMAGES)
La beauté fascine et ouvre bien des portes, mais Alain Delon n'a cependant jamais cherché à rendre sa beauté aimable ou sympathique. Il savait ce qu'il lui devait mais ne s'en excusait pas. "La beauté, c'est un avantage. Mais il faut savoir s'en servir", disait-il à Cannes en conférence de presse en 1999. (Alain Delon sur le tournage du film "Les Félins" de René Clément, 1963. DALMAS / SIPA)
"Dans tous mes films, je ne joue pas, je suis moi. C'est pourquoi, c'est très difficile de vivre avec moi parce qu'on vit avec mes personnages : un jour, gangster ; un jour, flic ; le lendemain, un tueur", disait-il en 2019 à Laure Adler sur France Inter. (Alain Delon sur le tournage de "Soleil Rouge" de Terence Young, 1971). SUNSET BOULEVARD / CORBIS HISTORICAL / GETTY IMAGES)
Même avec quelques rides et l'oeil cerné, sa beauté continue d'irradier. À 38 ans, ces traces de vécu lui donnent même un surplus de magnétisme : sublime mais humain, après tout. (Alain Delon dans le film "Traitement de choc" d'Alain Jessua, 1973. AJ FILMS / LIRA FILMS / MEDUSA DIS / COLLECTION CHRISTOPHEL / AFP)
A "Paris-Match", en 2018, à la question de savoir si vieillir était une souffrance pour lui, Alain Delon répondait : "L'âge a ses conséquences. J'ai du mal à marcher, je dors beaucoup et je deviens gourmand ! Mais quand je vois les affiches dans Paris avec des photos de moi dans 'La Piscine' [il faisait sans doute référence à la campagne d'un célèbre parfum de couturier], je me dis qu'ils n'ont toujours pas trouvé mieux depuis." (Alain Delon sur le plateau d'une émission télévisée, 26 août 1985, Paris. PATRICK AVENTURIER  / GAMMA-RAPHO / GETTY IMAGES)
Nathalie Delon, la seule femme qu'Alain Delon avait épousée, résumait son sentiment en quelques mots : "Il n’est pas si beau qu'on le dit. Et il est beaucoup plus intéressant qu'on ne le pense." Sur cette photo, âgé de 29 ans, il rayonne pour l'éternité. (Alain Delon sur le tournage de "La Rolls-Royce jaune" d'Anthony Asquith, 1964. SUNSET BOULEVARD / CORBIS HISTORICAL / GETTY IMAGES)

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