ENTRETIEN. "J'avais une exigence : que les acteurs fassent leurs scènes de combat", confie le réalisateur des "Trois Mousquetaires", Martin Bourboulon
Le réalisateur d’Eiffel Martin Bourboulon propose mercredi 5 avril une nouvelle version des Trois Mousquetaires. Romain Duris est de la partition dans le rôle d’Aramis, aux côtés de Pio Marmaï (Porthos) et de Vincent Cassel (Athos). D'Artagnan est incarné par François Civil, remarqué dans Bac Nord, et Eva Green est la redoutable Milady. Comme dans le roman d'Alexandre Dumas, on suit le jeune gascon tenté d'intégrer le corps des Mousquetaires du Roi.
Franceinfo : Pourquoi une nouvelle (énième) version des Trois Mousquetaires ?
Martin Bourboulon : C'était vraiment l'envie de revisiter le patrimoine littéraire français pour re proposer une œuvre la plus spectaculaire possible et renouer un peu avec le film d'aventures et de cape et d'épée, ce qui n'avait pas été fait depuis une soixantaine d'années en France. L'envie de porter un nouveau regard aussi.
Pas d’effet numérique, de nombreuses scènes filmées au Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)… Et c'est réussi ?
Je ne sais pas si tout est bien, mais si je refaisais mon film, je referais pareil. Je n’ai pas de regrets sur la proposition. Après, le public jugera. Mais en tout cas, on a essayé très collectivement d'aller au bout d'une conviction et d'un parti-pris. Je pense au look des personnages, au traitement des scènes d'action avec, à chaque fois une lecture assez définie. Par exemple, je tenais vraiment à ce que toutes les scènes d'action soient filmées en plan-séquence, pour être en "immersivité" maximum. Une manière de rester au maximum au contact des personnages.
Quelles sont les difficultés à tourner un film de cape et d’épée ?
Toutes les séquences à mettre en scène sont un casse-tête. On est dans un film d'époque où rien ne ressemble à ce qu'on a aujourd'hui dans le champ visuel. Donc il faut à chaque fois, en permanence, interroger tous les éléments de l'image, de la moustache au costume à l'arrière-plan, pour essayer de voir qu'est ce qui ferait qu'on n'y croirait pas. Évidemment, une scène d'action est d'autant plus casse-tête et tournée en plan-séquence, elle nous a demandé beaucoup de travail. Je n'aurais pas pu faire ces scènes sans l'implication et le talent des comédiens, parce que j'avais une exigence : c'était que ce soient eux qui fassent leurs scènes de combat. Dans la forêt, par exemple, ce sont eux qui déambulent. Ils se sont beaucoup préparés.
"Il n'y a pas de doublure. Ils ont appris les chorégraphies."
Martin Bourboulon, réalisateurà franceinfo
Après, techniquement, il y a des petits tours de magie.
La période n'est pas forcément simple pour les films, avec une fréquentation globalement en baisse, un divertissement comme le vôtre peut faire du bien au cinéma français en général ?
Tous les films ont leur place au cinéma. Je pars du principe en tant que spectateur que j'aime voir tous les films. Je pense que tous les gens qui fabriquent des films, les acteurs, les réalisateurs, les producteurs, on se rend compte, et c'est partagé avec le public, c'est que finalement, la plateforme, l'offre à la maison n'a pas forcément remplacé le cinéma. Les fréquentations se passent quand même plutôt bien en ce moment. Les gens continuent à aimer aller au cinéma. Après, savoir si, quand on fait un film, c'est celui-ci qui va plaire le plus ou pas, si les gens vont être extrêmement réceptifs, on ne le sait jamais. On propose chacun le meilleur film, qu'on pense être le plus juste par rapport à ce qu'on a envie d'y faire, et le spectateur, après, se positionne.
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