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Exil belge : Philippe Torreton tacle Depardieu

Dans l'édition de mardi de "Libération", le comédien Philippe Torreton signe une tribune à charge contre l'exil fiscal en Belgique de Gérard Depardieu, dont les "sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du 'je pense qu'à ma gueule'".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Philippe Torreton  (5/9/2011)
 (Baltel / Sipa)

Dans ce texte titré "Alors Gérard, t'as les boules ?", Philippe Torreton s'étonne que l'acteur des "Valseuses" ait pris "la mouche pour un petit mot" - le "minable" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault - et "en appelle au respect, comme le fayot dans la cour de récré...".

"Mais Gérard, tu pensais qu'on allait approuver ? (...) Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ?", écrit le comédien, César du meilleur acteur en 1997 pour "Capitaine Conan", connu pour ses sympathies de gauche.

Ce week-end, Gérard Depardieu s'est dit "injurié" par la polémique autour de son déménagement en Belgique, annonçant qu'il rendait son passeport français.

"On n'abdique pas l'honneur d'être une cible"
"Le problème, Gérard, c'est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé: celui du 'je pense qu'à ma gueule', celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales...", accuse l'ancien conseiller de Paris, qui s'était engagé auprès de Bertrand Delanoë (PS).

Citant "Cyrano de Bergerac" (que Depardieu interpréta) - "On n'abdique pas l'honneur d'être une cible" -, l'ex-sociétaire de la Comédie-Française interpelle Gérard Depardieu : "Tu t'en souviens ? Tu devrais... En ce temps-là, tu apprenais ton texte..."

"On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l'on peut encore, malgré la crise, (...) faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l'impôt", souligne Philippe Torreton. Et de conclure, toujours en écho à Cyrano : "Un pays que tu quittes au moment où l'on a besoin de toutes les forces, en plein siège d'Arras, sous les yeux des cadets médusés... Adieu."

Hollande avait voulu calmer le jeu...
Lundi, François Hollande a tenté de désamorcer la polémique qui a éclaté entre Jean-Marc Ayrault et Gérard Depardieu en reprochant implicitement à son Premier ministre, qui a tenté lui-même d'éteindre l'incendie de son côté, d'avoir "blâmé" l'acteur, alors que la droite lui reprochait ses "insultes" et profitait de l'affaire pour dénoncer sa politique fiscale.

En déplacement en Indre-et-Loire, le président de la République a reproché sans les nommer, à son Premier ministre et aux membres du gouvernement leurs vives critiques contre Depardieu : "Moi, plutôt que de blâmer, je veux saluer ceux qui acceptent de payer leurs impôts en France." Peu après, auprès de la presse, il a atténué son propos à l'endroit de son chef du gouvernement, en déclarant que ce dernier avait "eu raison". "Après, il y a les mots qui doivent être utilisés."

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