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Cannes 2019 : Abdellatif Kechiche plus hard dans "Mektoub My Love : Intermezzo", deuxième volet de sa trilogie

Palme d’or avec "La Vie d’Adèle" en 2013, Abdellatif Kechiche prétend à un deuxième trophée avec "Mektoub My Love" : Intermezzo", présenté à Cannes le jeudi 23 mai, suite de "Mektoub My Love : Canto Uno".

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Salim Kechiouche et Shaïn Boumedine dans Mektoub My Love : Intermezzo d'Abdellatif Kechiche (Pathé Distribution)

Conçu comme un triptyque, Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche voit son deuxième volet Intermezzo projeté à Cannes en compétition. On y retrouve la petite bande sétoise au cours d’une longue soirée sur un dancefloor, où les corps et les sentiments s’emmêlent et s’entremêlent, parfois crument. Chaud !

En dessous de la ceinture

Marie, Parisienne en vacances à Sète, se fait draguer sur la plage et inviter à passer la soirée en boîte de nuit. On lui parle beaucoup d’Amin, parti faire sa vie à Paris, et qui doit les rejoindre. Sur le disco et l’électro du dancefloor, les corps se lâchent et les confidences fusent autour du bar.

Portrait d’une jeunesse autour de la vingtaine dans les années 1990, Mektoub My Love, première ou deuxième époque, est un hymne à la vie sous la caméra de Kechiche. Pas d’histoire dans Intermezzo, quelques dialogues à peine audibles noyés dans la musique, mais une caméra virevoltante qui tourne autour des danseurs, surtout les danseuses, que le réalisateur filme avec redondance en-dessous de la ceinture, principalement de dos. C’est la caméra qui imprime la mise en scène et donne son sens au film.

Expérimental ?

La temporalité est le fer de lance d’Abdellatif Kechiche. Il n’a jamais fait court et Mektoub My Love : Intermezzo, prévu pour durer 4h00, a été ramené à 3h34. Si le cinéaste est réputé pour galvaniser la beauté des corps par le cadrage, c’est le montage, donc le rythme, qui donne son énergie au film. On s’étonne ainsi de ne pas s’ennuyer devant ces longues scènes de danse répétitives qui recouvrent les trois-quarts du film. Ou lors de cette scène de cunnilingus de 13 minutes (montre en main) dans les toilettes de la boîte, qui va sans doute faire jaser.

Mektoub My Love : Intermezzo d'Abdellatif Kechiche (Pathé Distribution)

Abdellatif Kechiche aurait des velléités expérimentales dans ses choix de mise en scène et de temporalité. Est-ce que montrer à l’écran avec insistance, pendant de longues minutes à répétition, les fesses qui se trémoussent de ces dames est suffisant ? On relèvera que sur le filmage d’un dancefloor en feu, Gaspar Noé allait plus loin en moins de temps, dans Climax, projeté l’an dernier à Cannes. Et question sexualité à l’écran, le réalisateur de Love s’est par ailleurs montré plus audacieux.

Mektoub My Love : Intermezzo perd en partie la dimension solaire de Canto Uno. Cela va sans doute avec le sens du film. S’il traduit une vitalité irrépressible et l’expression des corps sans tabou, il traite aussi du crépuscule d'une jeunesse. Intermezzo se déroule à la fin de l’été, ce n’est pas pour rien. La troisième partie attendue sonnera sans doute son terme.

La Fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur :Abdellatif Kechiche
Acteurs :Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche

Pays : France
Durée : 3h32
Sortie : Prochainement
Distributeur : Pathé Distribution
Synopsis
 : La fin de l’été approche, Amin et ses amis rencontrent Marie, une jeune étudiante parisienne à Sète et passe ensemble une nuit dans une boîte de nuit.

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