Cannes 2019 : Willem Dafoe et Robert Pattinson dans "The Lighthouse", un éprouvant et magnifique film d'horreur
La Quinzaine des Réalisateurs a projeté dimanche 19 mai The Lighthouse (Le phare). Deuxième film d'horreur de Robert Eggers. Avec Willem Dafoe et Robert Pattison, un tête à tête terrifiant au coeur des éléments déchaînés et des légendes marines.
Attention chef d'oeuvre ! The Lighthouse (Le Phare), deuxième long métrage du réalisateur américain Robert Eggers (The Witch, 2015) laissera très probablement une trace dans l'histoire de l'horreur au cinéma. Autant par le récit qu'il porte que par sa forme.
Dans les années 1890, deux gardiens de phare viennent relever l'équipe précédente sur un îlot éloigné des terres. Ils doivent y rester quatre semaines mais la tempête empêchera le bateau de venir les chercher. Le plus vieux des deux (Willem Dafoe) cache un secret que son assistant (Robert Pattinson) voudrait connaître. L'isolement, le tête à tête quotidien, le secret vont contribuer à mettre en place les conditions d'un drame que l'on sent venir mais qu'il est impossible de prévoir. La réalité et le rêve se confondent, les légendes marines prennent corps et le dénouement se joue en une scène digne d'un roman de Howard Phillips Lovecraft.
Expressionnisme allemand
The Lighthouse est en noir et blanc, ou plutôt en 75% noir et 25% blanc ! L'image est traitée avec un filtre spécialement mis au point pour ce tournage. Il s'agissait pour le réalisateur de rendre les effets donnés dans les années 1930 par les films orthochromatiques. L'effet recherché est atteint. Ce traitement du noir et blanc, ajouté au format presque carré et à la composition des images, donne souvent l'illusion de regarder un film expressionniste allemand.
Un son impressionnant
Le son est particulièrement travaillé. The Lighthouse a été tourné dans un phare de vingt-cinq mètres de haut construit pour le film. Sa situation sur une petite îlle de Nouvelle-Ecosse l'a exposé aux énormes bruits de vent et de pluie. Ils forment l'essentiel du son, avec une musique montant en volume en parallèle du sentiment de terreur. A quoi s'ajoute encore le mugissement régulier et angoissant du phare lui-même, supposé guider les navires par le son et la lumière.
Des moments difficiles sur le tournage
D'une très grande originalité dans la forme comme dans son récit The Lighthouse bénéficie d'une interprétation sans faille. Le réalisateur Robert Eggers n'ayant pas hésité à enlaidir et vieillir considérablement ses interprètes. Dafoe et Patterson ont avoué avoir vécu des moments difficiles sur le tournage. Dans un style différent, Robert Eggers transforme avec maestria l'essai posé en 2015 avec The Witch. Les amateurs de films d'horreur ne peuvent que s'en réjouir.
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