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Festival de Cannes 2023 : "Firebrand - le jeu de la reine", beau film classique sur la sixième femme d'Henry VIII avec un Jude Law remarquable, en compétition

Film battant pavillon anglo-américain, "Firebrand - le jeu de la reine" est réalisé par le Brésilien Karim Aïnouz qui lui apporte une belle facture historique, mais il ne correspond pas vraiment aux critères cannois.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Alicia Vikander dans "Le Jeu de la reine" de Karim Aïnouz (2023). (BROUHAHA ENTERTAINMENT)

Film historique sur Catherine Parr, sixième femme du roi Henri VIII, Firebrand - le jeu de la reine permet pour la première fois au réalisateur brésilien Karim Aïnouz d'être en compétition à Cannes, après être passé par les cases Un certain regard et la Quinzaine des réalisateurs. Si son film ne correspond pas vraiment aux critères cannois en raison de sa facture classique, la prestation de Jude Law, méconnaissable en Henri VIII, est remarquable.

Brumes et ténèbres


Sixième femme d'Henry VIII, Catherine Parr voit le retour anticipé de son mari qui a été blessé au combat en France. Fantasque et brutal, il a fait décapiter deux de ses précédentes épouses, deux autres ayant été bannies, et une dernière étant morte de maladie. Régente efficace durant l'absence du roi, Catherine a ses faveurs, mais la blessure du souverain s'aggrave, ce qui le pousse à être de plus méfiant envers son épouse. Influencé par l'évêque Gardiner, le roi se retourne contre sa reine. Catherine tente alors de déjouer avec ses dames de compagnie les pièges tendus par la cour, l'Eglise et le roi,

Karim Aïnouz réalise une reconstitution du XVIe siècle britannique réaliste et sobre, teintée de brumes et de ténèbres métaphoriques. Elles suggèrent une époque confuse, dominée par une peste dévastatrice dans le royaume, la guerre avec la France et l’Espagne, et un souverain méfiant et imprévisible. Son conflit avec le pape aboutira à l’instauration de l’anglicanisme en Angleterre, une religion nouvelle.

Priorité aux acteurs


Répondre aux critères du classicisme est loin d'être péjoratif, s'agissant d'une narration chronologique, aux décors et costumes réalistes, avec une interprétation convaincante de tous. Une interprétation qui  dépasse la simple reconnaissance s'agissant de Jude Law qui interprète un Henri VIII vieillissant, bedonnant et diminué par la gangrène. S'il est évidemment très maquillé, il incarne son personnage surdimensionné sans pour autant trop en faire, tout en inspirant la crainte.

Alicia Vikander ne démérite pas non plus en Catherien Parr, jouant tout en retenue, détermination et subtilité, dans le double jeu qu'elle doit endosser. Fidèle à ses convictions réformistes, contraire au dogme en vigueur, elle doit assurer sa propre protection mise à mal. Ce n'est pas la moindre des qualités du réalisateur Karim Aïnouz d’avoir privilégié ses acteurs dans sa mise en scène, où d'autres aurait préféré le faste et les effets. Firebrand - le jeu de la reine n'en est que plus convaincant, mais a reçu un accueil mitigé de la part des festivaliers.

La fiche

Genre : Drame historique
Réalisateur :  Karim Aïnouz
Acteurs : Alicia Vikander, Jude Law, Simon Russell Beale, Erin Doherty, Ruby Bentall, Bryony Hannah
Pays :  Etats-Unis / Grande-Bretagne
Durée : 2h00
Sortie : prochainement
Distributeur : ARP Sélection

Synopsis : Catherine Parr est la sixième femme du roi Henri VIII, dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée suite à une maladie). Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi…

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