Festival de Cannes 2024 : Paul Schrader revient en compétition avec "Oh, Canada", où il retrouve Richard Gere dans un film politique

Troisième fois en compétition à Cannes, Paul Schrader parle politique dans cette seconde adaptation d'un roman de Russell Banks, après "Affliction" en 1997.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Richard Gere et Uma Thurman dans '"Oh, Canada" de Paul Schrader (2024). (ARP SELECTION)

Paul Schrader avait été révélé à Cannes comme scénariste de Taxi Driver de Martin Scorsese, Palme d’or en 1976. Il passait à la réalisation en 1978 avec Blue Collar, signant depuis vingt films, dont Oh, Canada, en compétition sur la Croisette cette année. Il y retrouve Richard Gere qu’il avait dirigé dans son premier grand rôle, American Gigolo, en 1980.

Si l’heure n’est pas à l’euphorie dans Oh, Canada, film sur un cinéaste en fin de parcours, en situation de handicap, miné par la maladie, Paul Schrader y distille un parfum d’indépendance et d’intégrité, à l’image de son auteur.

Richard Gere au top

Réalisateur prolifique de films qui ont marqué leur temps (Hardcore, La Féline, Mishima), Paul Schrader brille plus par ses talents de scénariste (Obsession, Taxi Driver, Raging Bull, The Mosquito Coast). La présence de Richard Gere dans un grand rôle est sans doute pour beaucoup dans la présence de Oh, Canada en compétition. Le film brille en effet par son interprétation, que Schrader a eu la bonne idée d’associer à Uma Thurman dans le rôle de son épouse.

Célèbre documentariste vivant au Canada, Leonard Fire (Richard Gere), condamné par un cancer et en fauteuil roulant, accorde une dernière interview à un de ses élèves, devant son épouse (Uma Thurman), dont la présence lui est indispensable pour faire ses ultimes confessions.

Sans esbroufe

Paul Schrader semble s’être reconnu dans ce portrait de cinéaste américain qui évoque les raisons de son départ au Canada, après avoir refusé de faire la Guerre du Vietnam. Dénonciateur de plusieurs faits de corruption dans ses documentaires, Leonard Fire est ainsi devenu une figure majeure de la gauche américaine. Le film repose pour beaucoup sur les épaules d’un Richard Gere touchant et investi, de tous les plans, dans un film qui pourrait lui offrir un Prix d’interprétation, tant ce rôle semble l’habiter.

Film sans esbroufe, qui tire toute sa substance de la personnalité de Leonard Fire, son cinéaste engagé, Oh, Canada s'avère hautement politique, par cette personnalité sans concession. Se dessine en creux une vision critique des Etats-Unis, dans laquelle s’est reconnu le cinéaste, où l’humanisme se serait dissous dans une idéologie individualiste qui tourne sur elle-même, à vide.

L'affiche de "Oh, Canada" de Paul Schrader (2024). (ARP SELECTION)

La fiche

Genre : drame
Réalisateur : Paul Schrader
Acteurs : Richard Gere, Jacob Elordi, Uma Thurman
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h35
Sortie : prochainement
Distributeur : Arp Sélection
Synopsis : Un célèbre documentariste canadien, condamné par la maladie, accorde une ultime interview à l’un de ses anciens élèves, pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse…

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