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Festival de Cannes : le mythique film "Le Parrain" fête ses 50 ans devant le public conquis du Cinéma de la plage

Sur la plage Macé de Cannes, tout près des célèbres marches, une autre projection réunit tous les soirs au coucher du soleil quelques centaines de spectateurs installés sur un transat : le Cinéma de la plage. Reportage, ce samedi soir, où l'on passait "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, un film sorti en 1972.

Article rédigé par Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Cinéma de la plage au Festival de Cannes le 21 mai 2022. (LCA / FRANCEINFO CULTURE)

Un samedi soir de Festival de Cannes sur la Croisette. Une marée humaine, joyeuse, de familles, badauds, festivaliers, vacanciers de toute origine et langue. En face de l'hôtel Majestic, nombreux sont ceux qui debout ou assis sur le muret près de la descente vers la plage, s'apprêtent à assister à une séance particulière, le Cinéma de la plage, organisée par le Festival de Cannes.

Plaid et transat 

Les privilégiés sont ceux qui ont eu leur place, un transat, en face de l'écran géant. C'est gratuit. Pour cela, nul besoin de passe-droit, juste venir à temps. "Arriver une heure et demie avant le début, ce n'est pas cher payé pour être là", estime un couple du Cap d'Agde, la soixantaine, en vacances à Cannes. Le plaid prêt pour s'y blottir – l'air est frais sur la plage – ils goûtent installés sur leur transat le "contexte" exceptionnel, une manière de vivre le festival même en tant que simple vacancier.

"Le Parrain" de Francis Ford Coppola au Cinéma de la plage au Festival de Cannes le 21 mai 2022. (LCA / FRANCEINFO CULTURE)

Le Cinéma de la plage a lieu sur la plage Macé (qui jouxte le Palais) tous les soirs à 21h30 depuis le premier jour du festival. The Truman Show, de Peter Weir, a inauguré les projections, référence à l'affiche du Festival qui s'en inspire. Ont suivi notamment This is a Spinal Tap (Spinal Tap) et Est-Ouest en présence de leurs réalisateurs, Rob Reiner et Régis Wargnier, excusez du peu. Ce samedi soir est projeté Le Parrain de Coppola, film culte s'il en est, qui fête ses cinquante ans cette année.

Des spectateurs venus du monde entier

Cristina, jeune femme grecque en vacances ici pour suivre le festival, est venue sur la plage justement pour ce film, qu'elle revoit pour la énième fois. "Big fan" de l'acteur et "grande amatrice de l'œuvre de Coppola", elle veut le faire découvrir à son amie iranienne San à cette spéciale occasion. "On a vraiment l'impression de fêter dignement ici les 50 ans du film", lance-t-elle fièrement.

 

La jeune Parisienne Claresse, elle, apprécie l'idée de revoir un "classique", mais c'est l'ensemble de la programmation qui l'enchante : "Voir tous ces films auxquels on accède pas forcément", dit-elle. Le plaisir aussi d'être entourée de cinéphiles de toutes les nationalités : "Il y avait moins de monde pour Est-Ouest, malgré l'intérêt du film, dit-elle, parce que c'est un film français". Cerise sur le gâteau, le son des vagues toutes proches, le cri des mouettes et une vue sur la baie de Cannes avec les bateaux éclairés, au loin : "C'est magique, un avant-goût de l'été".

"Le Parrain", l'anti-Hollywood 

"Quel meilleur film pour célébrer la communauté mondiale qui vient à Cannes, que Le Parrain", s'exclame en parfait français, sur la scène installée sous l'écran géant, Charles Rivkin, ancien ambassadeur des États-Unis en France et aujourd'hui patron de la Motion Picture Association of America qui se charge notamment de promouvoir l'industrie du film américain dans le monde.

"Le Parrain" de Francis Ford Coppola au Cinéma de la plage au Festival de Cannes le 21 mai 2022. (LCA / FRANCEINFO CULTURE)

Coppola n'est pas là pour cette séance, mais Andrea Kalas, responsable des archives de la Paramount, qui a dirigé la restauration du Parrain, est une ambassadrice de choix. Elle se réjouit de faire revoir ce film qui compte dans l'histoire du cinéma pour "son identité" si singulière.

"Coppola était déterminé à ne pas faire avec Le Parrain un film de Hollywood", explique-t-elle. "Sur ce même thème de la mafia italo-américaine, Les frères siciliens de Martin Ritt, avait été fait selon les canons hollywoodiens en 1969. Malgré le grand Kirk Douglas, le film a été vite oublié. Coppola a voulu un compositeur italien (Nino Rota, à l'origine de toutes les BOF de Fellini, NLDR) et un grand directeur de la photo de New York. Et il s'est battu pour avoir son propre casting, alors qu'on avait par exemple essayé de lui imposer Robert Redford dans le rôle de Michael Corleone, au lieu de l'alors inconnu Al Pacino". Le soleil s'est couché sur la Croisette, la projection du Parrain peut commencer.

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