Festival de Cannes 2022 : un thriller politico-religieux en Egypte et un portrait d'exilés africains en Belgique en lice pour la Palme d'or
Pas de cinéaste dans la première ébauche de la sélection officielle du Festival pour représenter un continent africain qui pourtant sera bien visible sur grand écran.
Comme souvent, les cinéastes et les films africains se comptent sur le bout des doigts dans les sélections officielles du Festival de Cannes. La 75e édition, une édition anniversaire, confirme la règle. Deux films, annoncés en compétition le 14 avril 2022, évoqueront néanmoins le continent. Il s'agit de Boy from Heaven (L'enfant du paradis) de Tarik Saleh et de Tori et Lokita de Luc et Jean-Pierre Dardenne.
"Lutte de pouvoir" à Al-Azhar
Retour au Caire pour Tarik Saleh avec Boy from Heaven (L'enfant du paradis) : après, entre autres, le trépident Le Caire confidentiel (2017), le réalisateur suédois d’origine égyptienne "poursuit son exploration du monde musulman moderne, dans un thriller politique dont l’action se déroule dans une prestigieuse université religieuse au Caire", indiquait en 2020 dans un communiqué Arte France Cinéma qui coproduit le film.
Le film suit Adam, "simple fils de pêcheur (qui) intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'islam sunnite". "Le jour de la rentrée, le Grand imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays", précise le synopsis du film pour lequel Saleh retrouve le comédien libano-suédois Fares Fares.
"J’ai envie d’ouvrir une boîte de Pandore et d’y embarquer le public avec moi, explique Tarik Saleh. Montrer un monde lui-même imbriqué dans un univers plus large qu’aucune caméra n’a encore filmé. Ce n’est pas un film à proprement parler sur l’Islam, mais sur l’idéologie et la guerre des idées. Un propos plus politique que religieux."
En présentant le long métrage en lice pour la Palme d'or, le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémeaux a décrit une œuvre qui rend compte "(des) débats théologiques" qui traversent aujourd'hui la société égyptienne. Boy from Heaven, coproduction entre la France, la Suède, le Maroc et la Finlande, a été tourné entre la Suède et le Maroc.
1ère photo de BOY FROM HEAVEN, le nouveau film de Tarik SALEH (LE CAIRE CONFIDENTIEL) en #Competition au @Festival_Cannes #Cannes2022
— Memento Distribution (@mementodistrib) April 14, 2022
(re)voir LE CAIRE CONFIDENTIEL ️ #VOD https://t.co/Owribj1DLc pic.twitter.com/t3lp5igaw0
Exilés en Belgique
Parmi les 18 long métrages en compétition pour l'heure, figurent quatre cinéastes qui ont déjà eu la Palme d’or, dont les frères Dardenne. Les cinéastes belges, grands habitués de la Croisette, présenteront cette année Tori et Lokita, l’histoire d'"un jeune garçon et (d')une adolescente venus seuls d’Afrique (qui) opposent leur invincible amitié aux difficiles conditions de leur exil" en Belgique. Pablo Schils, Joely Mbundu, Alban Ukaj, Tijmen Govaerts, Charlotte De Bruyne, Nadège Ouedraogo et Marc Zinga sont à l'affiche du dernier Dardenne.
En dehors de la compétition mais en sélection officielle toujours, on retrouve dans la section Canne Première le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb dont le long métrage Nos frangins revient sur l'affaire Malik Oussekine, étudiant de 22 ans frappé à mort par des policiers dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986.
Idris Elba, qui a la double nationalité britannique et sierra-léonaise, sera aussi sur la Croisette aux côtés de sa compatriote Tilda Swinton, sa partenaire dans Trois mille ans à t’attendre (Three Thousand Years of Longing) du cinéaste australien George Miller (Mad Max).
Les différentes sections parallèles (La Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique notamment) dévoileront leur sélection dans les prochains jours. L'occasion peut-être de découvrir de nouvelles pépites en provenance du continent.
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