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Festival de Cannes 2023 : "Jeanne du Barry", film attendu et décalé de Maïwenn avec Johnny Depp, ouvre le bal

Après le buzz autour du tournage houleux entre Maïwenn en comtesse du Barry, et Johnny Depp en Louis XV,  "Jeanne du Barry" ouvre le 76e Festival de Cannes et sort en salles en même temps.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Maïwenn et Johnny Depp dans "Jeanne du Barry" de Maïwenn (2023). (STEPHANIE BRANCHU / WHY NOT PRODUCTION)

Les aléas qui ont fuité sur le tournage de Jeanne du Barry en éclipseraient le film. Un jeu de cache-cache violent entre Maïwenn, réalisatrice et interprète du rôle-titre, et son Louis XV, Johnny Depp, tout juste sorti de son divorce médiatique avec l’actrice Amber Heard, a assombri ce qui devait être à l’origine un "boulevard". Le film, aujourd’hui, n’en apparaît que plus déséquilibré, pour des raisons, elles, purement cinématographiques. Gênant pour l’ouverture du plus grand festival de cinéma du monde, Jeanne Du Barry sortant en salles ce même jour, mardi 16 mai.

De fille des rues à favorite du roi

Roturière de basse classe, vendue au plus offrant depuis son plus jeune âge par sa mère, Jeanne Vaubernier n’a qu’un seul but : s’élever dans la sphère sociale. Quand son amant le comte Du Barry la rencontre, il se sert d’elle pour s’enrichir et lui donne son titre afin de la présenter au roi. C’est le coup de foudre entre Louis XV et l’ex-fille des rues. Le monarque retrouve sa vivacité à son contact et en fait sa favorite, au grand dam de la cour qui va faire de la Du Barry sa bête noire au plus grand plaisir du roi.

Jeanne Du Barry est une figure emblématique de l’histoire de France, comme courtisane à la réputation sulfureuse. Favorite affichée du roi, comme par provocation de la part de Louis XV, elle revendiquait dans son indépendance d’esprit et de mœurs, une cause féministe toute contemporaine à nos années 2020. Si le film de Maïwenn a bien des qualités en reliant le XVIIIe siècle à notre actualité, il pèche toutefois par ses acteurs.

Erreur de casting


Le physique de l’actrice-réalisatrice correspond à des canons esthétiques tellement contemporains, qu’il freine à l’identifier à son modèle. Ses cheveux très noirs et souvent détachés semblent peu probables à la cour de Versailles. Même régime pour Johnny Depp, dont l’accent anglo-saxon ne lui permet pas d’aligner plus de trois mots par phrase de dialogue, malgré ses efforts pour cacher ses origines américaines.

Ce parti pris décalé pourrait être assumé dans une mise en scène qui prendrait la même direction, comme Sofia Coppola y parvenait dans son Marie-Antoinette, ou encore Ken Russell dans ses biographies de grands compositeurs (Music Lovers, Mahler). Mais Maïwenn choisit le registre classique de la reconstitution historique, une option antinomique à son casting très contemporain. La réalisatrice réussit toutefois à nous emmener du côté de son personnage, malgré l’anachronisme de son incarnation. La richesse de la Du Barry, la beauté de Versailles, et ses costumes fastueux charment assez les yeux pour toutefois faire passer un moment agréable.

lLaffiche de "Jeanne du Barry" de Maïwenn (2023). (LE PACTE)

La fiche

Genre : Drame historique
Réalisatrice :  Maïwenn
Acteurs : Maïwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Pierre Richard, Noémie Lvovsky, India Hair, Melvil Poupaud, Pascal Greggory
Pays :  France
Durée : 1h43
Sortie : 16 mai 2023
Distributeur : Le Pacte

Synopsis : Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi. Il organise la rencontre via l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Celle-ci dépasse ses attentes : entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre… Avec la courtisane, le Roi retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour.

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