Festival de Cannes 2024 : le cinéaste iranien en exil Mohammad Rasoulof présentera en personne son film

En lice pour la Palme d'or, le réalisateur s'est enfui de son pays au début du mois pour échapper à une nouvelle condamnation à de la prison.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2min
Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, le 19 mai 2017, à Cannes. (JAMES GOURLEY / SHUTTERST / SIPA)

Dans le viseur du régime des mollahs depuis des années, le cinéaste iranien sera donc présent au 77e Festival de Cannes afin de présenter son film Les Graines du figuier sauvage, quelques semaines à peine après avoir fui clandestinement son pays, a annoncé Thierry Frémaux, délégué général du festival, mardi 21 mai, à l'AFP.

Le film, en lice pour la Palme d'or, doit être présenté vendredi 24 mai, à la veille de l'annonce du palmarès. En recevant Mohammad Rasoulof, le festival souhaite affirmer son soutien "à tous les artistes qui, dans le monde, subissent violences et représailles dans l'expression de leur art", a déclaré Thierry Frémaux.

Le récit de sa fuite

Après avoir désactivé tous ses appareils électroniques, Mohammad Rasoulof s'est caché dans différents lieux gardés secrets avant de recevoir des papiers de la part des autorités allemandes. Le cinéaste, en lice pour la Palme d'or qui sera remise le samedi 25 mai au Festival de Cannes, espère pouvoir être autorisé à aller en France pour être présent sur la Croisette.

Son film Les Graines du figuier sauvage, qui lui a valu cette lourde condamnation, raconte l'histoire d'un juge d'instruction sombrant peu à peu dans la paranoïa, au moment où d'immenses manifestations éclatent dans la capitale Téhéran. Le réalisateur mal-aimé du régime des mollahs a été déjà condamné et emprisonné deux fois en Iran, où la répression ne cesse de s'amplifier depuis le mouvement de contestation qui a secoué le pays en 2022 après la mort de Mahsa Amini.

Faire les films dont il a envie, puis rentrer en Iran, quitte à "aller en prison"

Malgré cette menace d'incarcération, Mohammad Rasoulof, qui a reçu de nombreux prix internationaux dont l'Ours d'or à Berlin en 2020, n'écarte pas la possibilité de retourner dans son pays "assez vite" (...) J'ai toujours pensé que si je restais en prison pendant des années, je n'aurais ni la force ni la capacité de faire ces films", a-t-il déclaré, "donc je dois d'abord les faire, et puis après, il sera toujours temps de rentrer et d'aller en prison".

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