Festival de Cannes 2021 : "Ce sera le premier grand évènement mondial après cette catastrophe, qui n'est pas terminée", se réjouit Thierry Frémaux
"Plus rien ne fait obstacle", assure sur franceinfo le délégué général du festival de Cannes, dont la sélection officielle a été dévoilée jeudi matin.
"Cannes sera le premier grand événement mondial après cette catastrophe, qui n'est pas terminée", s'est réjoui jeudi 3 juin sur franceinfo Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, alors que la sélection officielle de la 74e édition du festival a été dévoilée.
franceinfo : Êtes-vous sûr que le festival pourra se tenir ?
Thierry Frémaux : Oui, parce qu'on a une visibilité à un mois, cinq semaines, qui est quand même assez sûre. L'an dernier, on en était en train de se dire qu'on ne pouvait pas faire le Festival de Cannes, alors qu'on espérait à l'époque être le premier événement mondial post pandémie. Un an plus tard, on y est : Cannes sera le premier grand événement mondial après cette catastrophe, qui n'est pas terminée. Plus rien ne fait obstacle. Cannes est une œuvre collective, Pierre Lescure et moi-même, on est à la tête de tout ça, mais derrière nous, il y a une équipe. Et puis, Cannes se fait collectivement par la presse, les cinéastes, les artistes, les professionnels, les Cannois et les gens de la ville de Cannes eux-mêmes, et on sent cette excitation partout, avec les restaurateurs, les hôteliers de la ville, qui sont heureux que le cinéma revienne. C'est en juillet, ça va être un peu différent, mais on va faire un festival quasi normal.
Sept films français figurent parmi la sélection de 27 films, était-ce important de marquer une empreinte française ?
La France a un écosystème, un cinéma qui la rendent pleine de vitalité. C'est vrai du côté des salles, on sait que la réouverture des salles a été triomphale en France, mais aussi du côté de la création. Le CNC a aidé à ce que les tournages ne s'arrêtent pas. Et ce n'est pas deux ans de sélection qu'on a eu à faire, mais en tout cas au moins un an et demi. Donc oui, le cinéma français, mais comme le cinéma russe ou le cinéma israélien cette année, ou le cinéma chinois, qui sont aussi présents en sélection, vit une période assez euphorique, assez riche. Après, on était déjà montés à six Français en compétition. Là, c'est un de plus, pour une année qui est vraiment pléthorique et exceptionnelle. On a voulu marquer ça.
La sélection fait aussi la part belle aux réalisatrices, avec quatre femmes, était-ce une volonté de féminiser cette sélection ?
On avait reproché au cinéma en général de ne pas faire une place suffisamment importante aux réalisatrices. On a tenu compte de tout ça. On travaille avec 50/50, qui est l'un des collectifs qui nous rappelle toujours à l'ordre quand c'est nécessaire. On essaye de faire en sorte que ça ne le soit pas, en ménageant une place particulière aux femmes du cinéma.
"Quant aux réalisatrices, si elles sont là et elles tiennent à ça, ce n'est pas parce qu'elles sont réalisatrices, c'est parce qu'elles sont des cinéastes qui ont fait des œuvres qui méritent qu'elles figurent en compétition ou en sélection officielle."
Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannesà franceinfo
Mais en effet, il y a pour la première fois 50/50, si j'enlève le film d'ouverture, avec sur six français en compétition, trois femmes et trois hommes.
Comment va se dérouler le festival avec les gestes barrières ?
On est à cinq semaines, on a de meilleures nouvelles jour après jour. On dit que désormais, peut-être pendant les vacances, on pourra commencer à se passer du masque lorsqu'on sera seul dans la rue. On est en train de voir avec les photographes, qui ont l'habitude de se bousculer, de s'amasser, qu'ils fassent un peu attention. Mais sur les marches, peut-être que les équipes des films pourront à un moment quitter leur masque, pour être photographiés en toute sécurité. Il y aura des dîners puisqu'à partir du 30 juin, il y a plus de couvre-feu. Il y aura des fêtes, mais on fera très attention. On a eu une réunion avec le maire de Cannes, David Lisnard, pour évoquer ça. Parce que il faut prouver deux choses : que le festival comme lieu de culture, de cinéma, puisse avoir lieu dans des conditions normales, qui permettent que le cinéma revienne dans nos vies. C'est déjà le cas puisque les gens se précipitent dans les salles. Mais il faut aussi prouver qu'on peut faire un bel événement. Mon camarade Olivier Py fait la même chose au festival d'Avignon, en même temps. Il faut qu'on montre que l'on sait vivre avec ce virus, et on sait vivre avec, déjà, le "après virus", en sachant bien qu'il va venir, qu'il n'est pas encore là, mais qu'il ne faut pas non plus baisser les bras. Il ne faut pas faire de la sur-sécurité sanitaire, il faut être intelligent, raisonnable et responsable.
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