Festival de Cannes : Omar Sy plongé dans l'enfer des tranchées dans "Tirailleurs", en ouverture de la section Un Certain Regard
"Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, drame d'un père et d'un fils sénégalais projetés dans l'enfer des tranchées pendant la Première guerre mondiale, a ouvert mercredi la section Un Certain Regard du 75e Festival de Cannes.
C'est dans les tranchées de l'Est de la France durant la Première guerre mondiale qu'a débuté Un Certain Regard avec la projection du film de Mathieu Vadepied Tirailleurs. L'histoire d'un père et son fils sénégalais projetés dans l'enfer des combats à des milliers de kilomètres de chez eux.
Comme des centaines de milliers d'Africains, le jeune Thierno (Alassane Diong) est capturé dans son village en 1917 pour servir aux côtés des Français. Son père (Omar Sy, qui joue en peul, langue d'Afrique de l'Ouest) s'enrôle pour veiller sur lui. Après Rachid Bouchareb dans Indigènes (qui se déroulait durant la Seconde guerre mondiale), Mathieu Vadepied filme, caméra à l'épaule, le destin broyé de ces hommes arrachés à leur terre natale pour combattre en première ligne, dans une région froide et inconnue, sous l'uniforme français.
"On n'a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a commenté l'acteur star de Lupin sur Netflix, Omar Sy, également co-producteur du film, en présentation de cette soirée d'ouverture.
#Cannes2022 L’équipe du film « Les Tirailleurs » ovationnée. L’œuvre pose cette question : quelle place avons-nous fait de ces soldats dans notre souvenir ? pic.twitter.com/W0FTidHfGF
— Cédric Cousseau FTV (@CedricCousseau) May 18, 2022
200 000 tirailleurs africains
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a confié que Tirailleurs était arrivé "assez tard en sélection" : "il y a des films comme ça qui deviennent une évidence". Au-delà du fracas et de l'horreur de la guerre, Vadepied met au centre de son film la relation tourmentée d'un père et son fils. Face à Bakary qui veut juste ramener son garçon vivant chez lui, Thierno, galvanisé par l'ambition militaire, menace de lui échapper.
Les tirailleurs dits "sénégalais" (en fait venus de toute l'Afrique) sont montés au front aux côtés des poilus de l'Hexagone. Sur les 200.000 ayant combattu, 30.000 sont morts sur les champs de bataille de la Grande Guerre. "Les chiffres varient selon les sources", rappelle le dossier de presse du film, et "rares sont les livres, et encore moins les films, qui retracent leur histoire". Ce corps militaire a été dissout en 1960.
Prêt pour le lancement de la Sélection Un Certain Regard ? Rendez-vous avec les héros oubliés de la Première Guerre mondiale du film d'ouverture Tirailleurs, de Mathieu Vadepied à 19h30 en salle Debussy avec @OmarSy, Alassane Diong et Jonas Bloquet. #Cannes2022 pic.twitter.com/LFYDE250MT
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) May 18, 2022
La sélection Un certain regard présente dix-neuf films dont, pour la première fois à Cannes, un long-métrage pakistanais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.