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Le Festival de Cannes annoncera ce matin une sélection mêlant art, glamour et politique

A un mois de la compétition pour la Palme d'Or, le 75e Festival de Cannes dévoile ce jeudi une sélection officielle qui promet de marier art et glamour, mais n'oubliera probablement pas la politique, en pleine guerre en Ukraine.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Vue de la croisette à travers une palme, similaire à la forme de la convoitée Palme d'Or. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Les réalisateurs du monde entier auront à 11 heures jeudi 14 avril les yeux rivés sur le cinéma des Champs-Elysées où le délégué général, Thierry Frémaux, annoncera la liste des élus. Peut-être dévoilera-t-il aussi le nom de celui ou celle qui succèdera à Spike Lee à la présidence du jury. Le magazine spécialisé Variety parie sur Penelope Cruz ou Marion Cotillard.

Des cinéastes ukrainiens et russes invités

Plus de 2 000 films ont été soumis pour cette édition anniversaire : le 75e Festival, qui retrouve ses dates habituelles d'avant la pandémie, du 17 au 28 mai, pourrait offrir une tribune à des cinéastes ukrainiens, ou à des Russes en rupture avec le régime de Poutine.

Après l'invasion de l'Ukraine, Cannes a immédiatement annoncé que le festival n'accueillerait pas de "délégations russes" officielles, mais pourrait inviter des cinéastes réputés comme Kantemir Balagov (Tesnota), 30 ans, qui a fui la Russie, ou son aîné Kirill Serebrennikov (Leto), 52 ans, enfant terrible de la création contemporaine qui doit faire, en tant que metteur en scène, l'ouverture du Festival d'Avignon.

Côté ukrainien, on pourrait compter sur le cinéaste Sergueï Loznitsa, qui a soumis un film sur la destruction des villes allemandes par les Alliés à la fin de la Seconde guerre mondiale.

Grands noms du cinéma international

Une vingtaine de prétendants à la Palme d'Or sont attendus en compétition, dix mois après l'édition de juillet 2021, qui a sacré la Française Julia Ducournau pour Titane. De grands noms seraient sur les rangs : les professionnels espèrent un retour en compétition de David Cronenberg, un film de science-fiction horrifique pour lequel il a rallié Viggo Mortensen, Kristen Stewart et Léa Seydoux, ou de l'Australien George Miller, le père de Mad Max.

Sont également évoqués le Suédois Ruben Ostlund, Palme d'Or 2017 avec le grinçant The Square, qui dissèque à nouveau les moeurs contemporaines dans Triangle of Sadness, ou encore l'ambitieux projet de Terrence Malick sur la vie du Christ, avec Mark Rylance dans le rôle de Satan. 

Le Festival de Cannes pourrait être tenté de jouer à nouveau la carte sud-coréenne, après avoir misé juste en 2019 en sacrant Parasite de Bong Joon-ho, qui remportait ensuite l'Oscar du meilleur film. Ce dernier pourrait revenir avec son dernier film, tout comme son compatriote Park Chan-Wook.

Peu de réalisatrices sont citées, si ce n'est l'Américaine Kelly Reichardt, prisée de la critique, ou les Françaises Rebecca Zlotowski ou Alice Winocour, chacune pour des films avec l'actrice Virginie Efira, par ailleurs maîtresse des cérémonies d'ouverture et de fermeture cette année.

Les productions des plateformes toujours exclues

Si le cinéma français sera probablement une nouvelle fois bien représenté, les règles cannoises, qui excluent de la compétition les films de plateforme qui ne sortent pas dans les salles de cinéma françaises, devraient par contre écarter de la Croisette le film Netflix Blonde, une relecture de la vie de Marilyn Monroe avec Ana de Armas.

Alors que les grands auteurs n'hésitent plus à aller sur les plateformes (Scorsese ou Jane Campion chez Netflix, bientôt Ridley Scott chez Apple...), et que les habitudes des spectateurs évoluent, Thierry Frémaux souhaiterait que cette règle change, mais les exploitants français, au conseil d'administration du festival, s'y opposent.

Tom Cruise et Elvis

Très peu d'informations ont filtré jusqu'à présent sur cette 75e édition, la dernière du président Pierre Lescure, qui a annoncé passer la main en juillet à une juriste, Iris Knobloch, ex-WarnerMedia.

Elle est marquée par la fin du partenariat avec Canal+, remplacé par un attelage France Télévisions/Brut, et l'arrivée comme partenaire de TikTok. Hors compétition, le Festival a annoncé la présence de Tom Cruise, de retour dans le cockpit pour présenter, 35 ans après, une suite au mythique Top Gun, et le biopic très attendu Elvis par Baz Luhrmann (Moulin rouge).

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