"Shoah" de Claude Lanzmann inscrit au registre de la Mémoire du monde de l'UNESCO
Un film pour la mémoire, dont le souvenir durera pour l'éternité. Le documentaire Shoah, de Claude Lanzmann, a été inscrit au registre de la Mémoire du monde de l'Unesco, qui a pour mission de protéger le patrimoine documentaire à travers le monde, a annoncé vendredi l'Association Claude et Felix Lanzmann (ACFL) dans un communiqué.
9h30 de documentaire pour raconter l'indicible
Le film Shoah est entré dans l'histoire du cinéma par sa durée (9H30), sa forme (pas d'images d'archives) et son propos : raconter "l'indicible", l'extermination systématique des Juifs par les nazis. Sa réalisation fut une aventure de longue haleine puisque la préparation et le tournage s'échelonnèrent de 1974 à 1981 et que le montage dura presque 5 ans.
Ce documentaire a mis sur le devant de la scène le terme "Shoah", qui apparaît dans la Bible et signifie en hébreu "anéantissement", et qui s'est depuis imposé en Europe dans le langage courant.
"Shoah rejoint ainsi au patrimoine cinématographique de la Mémoire du monde, les archives des Frères Lumière, Metropolis de Fritz Lang, Los Olvidados de Luis Buñuel, et tout Bergman", souligne l'association dans un communiqué, se félicitant de confirmer ainsi "la place unique de ce chef-d'oeuvre entre art et histoire".
La mémoire, sujet d'un film présenté au Festival de Cannes
La candidature de ce "film-monument" a été proposée "conjointement" par les Commissions nationales française et allemande de l'Unesco, comme "un symbole fort de l'amitié franco-allemande pour laquelle Claude Lanzmann a oeuvré dès 1947". Elle a été portée par l'ACFL pour la France, et par le Musée Juif de Berlin pour l'Allemagne.
L'annonce de son inscription au registre de la Mémoire du monde de l'Unesco intervient le jour où est présenté en compétition à Cannes The Zone of Interest de Jonathan Glazer, qui montre la banalisation de l'horreur avec un portrait d'un officier nazi goûtant aux plaisirs de la vie dans sa maison à côté du camp d'Auschwitz.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.