: Vidéo Festival de Cannes 2023 : pour Hirokazu Kore-eda, "on a tendance à considérer ce qu’on ne connait pas comme monstrueux"
Hirokazu Kore-eda a la famille au coeur. Il l'explore et la questionne pour mieux la mettre en scène. Après Tel Père, tel Fils (Prix du Jury à Cannes en 2013), Un Air de famille (Palme d'or cinq ans plus tard) et Les Bonnes étoiles l'année dernière, le réalisateur japonais revient sur la Croisette avec Monster, présenté en avant-première cette semaine.
Au coeur de ce film qui se déploie en confrontant différents points de vue, on retrouve Minato, un jeune garçon au comportement violent, notamment à l'encontre d'un camarade de classe. Est-ce lui le "monstre" de l'histoire ? Son enseignant bientôt soupçonné de maltraitance ? Ou encore la directrice de l'établissement, semblant peu soucieuse de régler la situation ? Les adultes se déchirent pendant que Minato reste incompréhensible et seul face à lui-même.
"Les parents ressentent un sentiment d’impuissance""
"En tant que père, j'observe qu’il y a un moment où l’enfant dépasse ce que l’on avait imaginé pour lui. Il nous échappe et ce n'est pas forcément négatif. C’est ce qui lui permet de quitter le nid et de devenir adulte, explique le réalisateur japonais à franceinfo. Mais il est certain que les parents ressentent alors un grand sentiment d’angoisse et d’impuissance".
Dans le film, Hirokazu Kore-eda esquisse l'agitation des émois naissants chez Minato. "Le scénario aborde une histoire très universelle et contemporaine qui dépasse les sentiments. En général, on a tendance à considérer ce qu’on ne connait pas comme monstrueux. Et dans le climat actuel, je trouve que c’est une question très intéressante à traiter". Le long-métrage, longuement applaudi après sa projection, coucourt pour la Palme d'or en compétition officielle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.