Coronavirus : au Festival du cinéma américain de Deauville, les stars ne viendront pas des Etats-Unis
Le Festival du cinéma américain de Deauville aura bien lieu début septembre et présentera autant de films venant des Etats-Unis qu'à l'accoutumé. Les stars invitées auront, elles, une couleur locale.
On en sait désormais plus sur le déroulement de la 46e édition du Festival du cinéma américain de Deauville qui se tiendra du 4 au 13 septembre. Lors d'une conférence de presse, les organisateurs ont détaillé le programme de ce millésime 2020 si particulier à bien des égards.
Cette année, Deauville ne sera pas la capitale du cinéma américain en particulier mais du "cinéma tout court" comme l'a souligné le maire de la station balnéaire Philippe Augier. "On ne s'est pas emballés pour annuler et on a bien fait" ajoute t-il.
Ça va être le premier festival important depuis le Covid. Beaune n'a pas eu lieu. Locarno n'a pas eu lieu. Cannes n'a pas eu lieu. Deauville aura lieu.
Bruno BardeDirecteur du festival de Deauville
Les cinéphiles vont pouvoir se faire plaisir car Deauville promet de présenter environ 70 films au total soit autant qu'à l'accoutumé, dont une soixantaine de films américains et les dix de Cannes. Le festival projettera également trois films qui avait été sélectionnés à Annecy, festival qui n'a pu se tenir que sous forme numérique en raison du Covid.
Quinze films américains indépendants seront en compétition dont huit films de femmes et sept premiers films. Outre Des hommes de Lucas Belvaux, le très attendu Peninsula de Yeon Sang-ho, ADN de Maïwenn, Ammonite de Francis Lee, Les Deux Alfred de Bruno Podalydès, et Last Words de Jonathan Nossiter seront notamment dévoilés à Deauville.
Pas (ou peu) de stars américaines
En revanche, avec la fermeture des frontières liée au Covid, il n'y aura pas de stars américaines (sauf quelques-unes qui vivent en Europe comme le cinéaste Jonathan Nossiter). Une déception pour Bruno Barde mais, reconnaît-il, "ce sont surtout les cinéastes américains qui sont déçus. Ils aiment beaucoup venir ici. Tous les ans, on a 14 ou 15 films en compétition et 14 ou 15 metteurs en scène présents. La réalisatrice Miranda July [ndlr : son film Kajillionaire est en compétition] nous a dit qu'elle était très triste de ne pas être là et qu'elle allait nous écrire une lettre."
Maintenir le lien avec le public
Mais pas question de priver les cinéastes des échanges avec le public et vice-versa. "On va faire en sorte que tous les metteurs en scène puissent présenter leur film en numérique. Et tous les jours, il y aura un rendez-vous en fin d'après-midi (pour respecter le décalage horaire) sur les réseaux sociaux pour que le public puisse poser des questions aux metteurs en scène", annonce Bruno Barde.
Et pour ceux qui ont envie de croiser des stars en chair et en os, là aussi, pas d'inquiétude, il y en aura ! Lors de la conférence de presse, Bruno Barde a promis "beaucoup" de stars sur les planches, "peut-être même un peu plus" que les années précédentes, où "on privilégiait les Américains et on était chiches sur les invitations aux Français".
Outre la présidente du jury, Vanessa Paradis, sont attendus notamment Dominique Blanc, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Maïwenn, Bruno Podalydès, Pio Marmaï, Noémie Merlant (un des deux rôles principaux dans Portrait d'une jeune fille en feu)... et Barbet Schröder qui recevra le prix de du festival.
Une inconnue : la fréquentation
Habituellement, le festival accueille 60.000 spectateurs. Cette année, les organisateurs s'attendent à 30% de baisse de fréquentation, étant donné la réduction de la capacité des salles liée au Covid : 1545 places au lieu de 2186 réparties entre les trois salles de projection (le casino, le cinéma Morny et le centre international).
A titre de comparaison, en juin dernier, le festival du film de Cabourg (Calvados) avait réuni 3.500 personnes en salles contre 9.000 en 2019, avec 2,5 jours en moins, en présence notamment de Chiara Mastroiani et Lambert Wilson selon ses organisateurs.
A noter que pour cette édition 2020, un nouveau trophée a été imaginé par l'artiste Karl Lagasse.
C'est la quatrième fois que le sculpteur français et enfant du pays réalise cet objet. Après la "vague" de l'an dernier, place cette année à une forme qui symbolise les célèbres cabines de Deauville. Elles sont aussi la mémoire du festival car chaque année, le nom d'une star présente au festival est associé à une cabine. Mais cette année, en l'absence des stars américaines, cette tradition ne sera pas honorée !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.