Festival du cinéma américain de Deauville : "Emily the Criminal" ou quand l’arnaque devient un moyen de survie
Dernier film en compétition à Deauville, le film policier "Emily the Criminal" de John Patton Ford dresse le portrait très réussi d’une jeune arnaqueuse à la carte bancaire qui tombe dans la délinquance pour rembourser ses dettes d’étudiante.
C’est un polar haletant, Emily the Criminal de John Patton Ford qui a clos ce vendredi matin 9 septembre la compétition officielle de Deauville. Une édition qui aura un peu boudé ce genre cette année. Un premier long-métrage très tendu qui a mis d’accord critique et public.
"Arnaqueuse" par obligation
Pas question pour Emily (Aubrey Plaza) de se résigner à vivre de son maigre salaire d’employée de cafétéria à Los Angeles. Elle a, comme beaucoup d’étudiants américains, contracté un prêt pour ses études qu’elle a dû abandonner après un délit routier. Elle vit en colocation et s’échine à tenter de rembourser la somme colossale qu’elle doit.
Aussi quand un collègue lui propose une solution pour gagner un peu d’argent, elle n’hésite pas. 200 dollars par transaction. Il s’agit d’utilise de fausses cartes de crédit qu’elle doit utiliser dans les magasins pour acheter du matériel hifi, revendu par les organisateurs du trafic. La technique est dite de "l’acheteur fictif". Emily a du culot et n’a peur de rien. Mais elle tombe vite dans la spirale du "toujours plus" et va plonger vite dans la délinquance. Jusqu’à vouloir arnaquer elle-même les organisateurs, au péril de sa vie.
Le drame des prêts étudiants astronomiques
Le réalisateur a trouvé son héroïne en la personne de l’actrice Aubrey Plaza, qui aux Etats Unis est surtout connue comme humoriste et reine du stand-up. Une comédienne qu’on suit, avec jubilation, pendant 1h34 dans son désir viscéral d’échapper à sa condition.
A l’issue de la présentation du film ce vendredi 9 septembre au matin, le réalisateur a avoué que c’est sa propre histoire d’étudiant fauché lui a été inspirée le film. A la fin de ses études, il a dû rembourser près de 100 000 dollars de prêt étudiant, une somme astronomique alors qu’il n’était pas encore dans le monde du travail. Il a reconnu également s’être inspiré de véridiques histoires d’arnaqueurs à la carte bancaire dont certains jouent même dans le film. Au-delà de son aspect divertissant, Emily the Criminal est aussi une critique du rêve américain et de la course à la réussite et à l’argent. A n’importe quel prix.
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