FIFF de Namur : la curieuse odyssée du "Goût des myrtilles"
"A partir d'un certain âge, les jours commencent à se ressembler...". Mais pour Jeanne (Natasha Parry) et Michel (Michel Piccoli), le 3 juin ne peut jamais vraiment tout à fait être une date comme les autres. Date du souvenir, date anniversaire, un matin de printemps la mort de leur fils âgé de 20 ans.
Pas de pathos larmoyant ici, mais un étonnant cinéma contemplatif qui croise la route de l'art contemporain.
Comment la nature peut encore s'offrir ainsi et les arbres donner tant de force alors que Philippe n'est plus ? Comment peut-on survivre à la mort d un enfant ? En ce jour de printemps, tombée du ciel, la neige enveloppera les deux comédiens dans une scène d'une absolue beauté.
Alors oui, il faut être dans l'acceptation du genre, sinon on risque fort de rester sur le seuil. Si le film pêche par quelques longueurs, inhérentes au style, cette curieuse odyssée dans laquelle le chanteur Arno fait une courte apparition nous laisse dans la bouche peut être pas le goût des myrtilles mais celui d'un cinéma furieusement libre et affranchi de tout. A plus de 80 ans le couple s'aime encore. Elle lui murmure ainsi : "Souvent, je me dis que j'aurais aimé passer plus de temps avec toi. Une vie c'est un peu court non ?"
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