Le nouvel album de Childish Gambino et le film "L'île aux chiens" : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement
Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus.
Pour passer le temps avec le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture pendant cette période particulière de lutte contre le coronavirus. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films.
Un album : 3.15.20, de Childish Gambino
Scénariste, acteur, Donald Glover est surtout un chanteur et musicien adulé, sous le nom de Childish Gambino. Il vient de sortir son troisième album, 3.15.20, par surprise.
C’est la marque des grands : faire monter l’attente, susciter le désir sans jamais donner d’indices et soudain, alors qu'on ne s'y attendait presque plus, sortir un album comme on frappe un grand coup. Voici le privilège de Donald Glover, alias Childish Gambino, que rien n’arrête, pas même le gel actuel quasi-total du monde de la musique. Un troisième album à la pochette uniformément blanche, mis en ligne gratuitement le 15 mars dernier, une date qui lui donne son titre, 3.15.20. Cryptique, ce nouveau disque, simple d’apparence, incroyablement fourni dans son contenu.
Les influences sont évidentes : Prince d’abord, les maîtres de la pop ensuite. Le génie de Childish Gambino est de faire tenir tout ça dans l’univers hip-hop et r’n’b qui est le sien. Il peut tout se permettre : l’autotune, les bruits d’animaux, les cris, la voix de son fils. C’est un disque profond et ambitieux.
Le storytelling annonce ce disque comme le dernier de cet avatar de Donald Glover, qui claironne vouloir passer à autre chose ; le tournage de la saison 3 de sa série à succès, Atlanta (disponible sur MyCanal), est en pause à cause de la situation mondiale. Touche-à-tout de génie, showman et artiste aux multiples facettes, ce Donald Glover.
Un film : L'île aux chiens, de Wes Anderson
En 2018, deux ans après le succès, de Fantastic Mr Fox, Wes Anderson retourne en studio avec des centaines de figurines artisanales qu'il filme en stop motion, image par image. Dans une mégapole japonaise du futur, le maire Kobayashi, autoritaire, populiste et corrompu, décrète le bannissement des chiens, porteurs d'une grippe canine.
Une île poubelle, immense décharge polluée de déchets chimiques et radioactifs, où les chiens vont organiser la résistance. Démagogue, Kobayashi expulse son propre chien, que son fils adoptif Atari, s'empresse d'aller chercher sur l'île aux parias.
Une fois de plus, Wes Anderson émerveille par son style, la qualité de ses images et son empathie pour les personnages, ici des chiens plus humains que les hommes. Après avoir exploré les récits intimes, la quête du père, la permanence de l'enfance, comme dans The Grand Budapest Hôtel, il aborde ici des sujets politiques. Montée des populismes, xénophobie, catastrophe écologique, il évoque autant Donald Trump que la crise des migrants. Dramaturge hors pair, Wes Anderson construit une intrigue en tiroirs, sa bande de chiens rebelles remet en question l'autorité de sa propre communauté et a l'audace des enfants anti-héros de Moonrise Kingdom, qui aussi se passait sur une île.
L'île aux chiens fait aussi le bonheur des cinéphiles qui peuvent jouer à chercher les références de Wes Anderson: celles à ses propres films, comme à Kurosawa, Citizen Kane ou Star Trek.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.