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Georges Lautner, le papa des "Tontons Flingueurs", est mort

Georges Lautner, cinéaste populaire et prolifique, inoubliable auteur des "Tontons flingueurs" et de nombreux succès de Jean-Paul Belmondo, est mort vendredi à l'âge de 87 ans. Le metteur en scène est décédé à Paris des suites d'une longue maladie, a annoncé l'ancien cascadeur Rémy Julienne, citant son entourage proche.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Georges Lautner aux côtés de Mireille Darc et Jean Lefebvre en 2002
 (BENAROCH/SIPA)
Des "Tontons flingueurs" au "Professionnel"
Avec une quarantaine de films à son actif en soixante ans de carrière, des "Barbouzes" à "Flic ou voyou" en passant par le "Le Professionnel", Georges Lautner a tourné avec les plus grands: Jean-Paul Belmondo, à qui il donna quelques uns de ses plus grands triomphes, Bernard Blier, Alain Delon, Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc...

Né à Nice le 24 janvier 1926, Georges Lautner avait découvert dès l'enfance l'univers des salles obscures grâce à sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr, qui apparaîtra plus tard dans plusieurs de ses films. Il entame des études de droit avant de faire ses premiers pas dans le cinéma à partir de 1949, en tant qu'assistant réalisateur.

Il signe son premier film en 1958, "La Môme aux boutons". Puis, en 1960, il réalise "Marche ou crève", avec Bernard Blier, marquant le début d'une longue collaboration avec l'acteur. En 1961, il rencontre le succès populaire avec "Le Monocle noir", comédie policière qui permet à Paul Meurisse de briller en agent secret français.
"Les Tontons Flingueurs", un film devenu culte
Deux ans plus tard, Georges Lautner connaît la consécration avec "Les Tontons flingueurs", comédie portée par les répliques cultes du dialoguiste Michel Audiard. Indécrottable succès d'audience à chacun de ses passages à la télévision, le film avec Bernard Blier, Lino Ventura, Francis Blanche, Jean Lefebvre ou encore Robert Dalban, fêtera mercredi les 50 ans de sa sortie en salles.

Du succès de ce film devenu mythique, il s'étonnait encore en mai dernier, lors d'une rencontre avec des lecteurs du journal "Nice-Matin". "Ce film est un miracle. J'ai été démoli toute ma vie par la critique et cinquante ans après, ce film est toujours là."

Malade, Georges Lautner avait dû annuler au début du mois sa venue à Nantes où un hommage avait été organisé. "Je n'ai jamais compris le miracle des +Tontons flingueurs+ à travers les âges", disait le cinéaste, qui s'agaçait de ce succès, ayant d'autres ambitions.
"La science du cinéma populaire"
Adepte des gros plans, Georges Lautner savait aussi donner du rythme à ses films grâce à un montage serré. "Michel Audiard disait de lui qu'il était le roi des monteurs", se souvient Rémy Julienne, qui a effectué les cascades sur un grand nombre de ses films. "Il avait la science du cinéma populaire".

Après les "Tontons", le duo Lautner/Audiard enchaîne ensuite les succès d'audience, entre comédies, gangsters franchouillards et polars, où apparaissent tour à tour Lino Ventura, Jean Lefebvre, Francis Blanche, Mireille Darc ou encore Jean-Pierre Marielle: "Les Barbouzes" (1964), "Ne nous fâchons pas" (1966), "La valise" (1973)...
L'ami de Belmondo
A la fin des années 1970, Georges Lautner réalise deux films plus sombres avec Alain Delon ("Les seins de glace" et "Mort d'un pourri") avant de faire tourner celui qui deviendra son grand ami, Jean-Paul Belmondo: "Flic ou voyou" (1978), "Le guignolo" (1980), "Le professionnel" (1981), immense succès commercial au thème musical signé Ennio Morricone, ou encore "Joyeuses Pâques".

Dans les années 80, le succès se fait plus rare même s'il rencontre encore le public en 1986 grâce à "La Maison assassinée" avec Patrick Bruel. En 1992, c'est "Bebel" qui incarnera le héros du dernier film de Georges Lautner, "L'Inconnu dans la maison".

Obsèques dans sa ville natale de Nice
Georges Lautner, dont la disparition a suscité beaucoup de réactions émues, sera enterré dans les prochains jours dans le cimetière du château de Nice, sa ville natale, a indiqué son entourage samedi. Il reposera près de sa mère, l'actrice Renée Saint-Cyr, et son épouse Caroline. Aucune date n'a encore été fixée pour ses obsèques.

En hommage au cinéaste, France 2 diffuse "Les Tontons flingueurs" dimanche 24 novembre à 20h45

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