Gisèle Casadesus, 98 bougies et un nouveau film
Gisèle Casadesus, c'est l'anti-Tatie Danielle. Visage bienveillant, regard pétillant et sourire désarmant de simplicité. On se dit que ça doit être la mamie idéale. Quant aux comédiens, beaucoup rêveraient d'avoir sa carrière. Un parcours qui est passé aussi bien par le théâtre que le cinéma ou la télévision, dans des registres très divers.
Née le 14 juin 1914 à Paris, fille de la harpiste Marie-Louise Beetz et du compositeur Henri Casadesus, la petite Gisèle a découvert le théâtre via l'opérette. Son père dirigeait en effet la Gaîté-Lyrique à Paris. Mais comme tout Casadesus qui se respecte, elle aurait dû devenir musicienne. Sauf que Gisèle n'a qu'une idée en tête : devenir comédienne. Après le Conservatoire, elle intègre à 20 ans la Comédie-Française, en devient sociétaire cinq ans plus tard. Durant vingt-huit ans, elle va jouer Musset, Molière, Supervielle, Labiche, Pirandello ou Marivaux jouant tour à tour les rôles d'ingénues et de première du répertoire ou les femmes spirituelles et piquantes. Puis en 1962, elle quitte le Français, ce qui lui permet de jouer d'aborder des pièces contemporaines.
Gisèle Casadesus parle de son père, directeur de la Gaîté-Lyrique :
Entre-temps, le cinéma lui a fait de l'oeil. Ses débuts datent de 1934 avec Marcel L'Herbier. Elle tournera beaucoup jusqu'en 1950 pour ne reprendre qu'en 1974 avec Michel Deville et André Cayatte. Car au milieu de cette vie bien remplie, il y a quatre enfants nés entre 1935 et 1954, qui ont tous embrassé une carrière artistique : Jean-Claude Casadesus (compositeur et chef d'orchestre, Martine Pascal (comédienne), Béatrice Casadesus (artiste-plasticienne) et Dominique Probst (musicien).
Extrait du film "Entre onze heures et minuit" réalisé par Henri Decoin:
Dans les années 70, c'est aussi la télévision qui va lui proposer plusieurs rôles, notamment dans des séries à succès. Gisèle Casadesus a souvent joué les voisines, les tantes, puis les mamies. Hélas, rarement le rôle principal, même si sa présence illumine les films dans lesquels elle donne la réplique. Mais en 2010, Jean Becker lui en offre un, superbe, dans "La tête en friche" où elle partage l'affiche avec Gérard Depardieu. Quant au théâtre, elle pensait avoir dit au revoir définitivement aux planches en 2001 avec "Savannah Bay". Mais en 2003 (elle a alors 90 ans), Bernard Murat la convainc de remonter sur scène pour "A chacun sa vérité" de Pirandello. Cette année là, Gisèle Casadesus recevra un Molière d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière. Une carrière qu'elle racontera en 2007 en publiant son autobiographie intitulée "Le jeu de l'amour et du théâtre" aux Editions Philippe Rey.
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