Grève aux célèbres studios italiens de Cinecitta pour défendre l'emploi
"Des dizaines d'ouvriers, d'artisans, doivent quitter ce site pour aller éventuellement travailler ailleurs, certaines tâches seront confiées à des sociétés externes et nous ne comprenons pas comment ces projets peuvent être synonyme de développement des studios", a déclaré Alberto Manzini, responsable régional de la branche spectacle et communication de la CGIL (gauche), la principale confédération syndicale italienne.
Des tournages de "La Dolce Vita" à "Kaamelott"
Le complexe de studios cinématographiques installé à Rome dans le quartier de Don Bosco et baptisé « La Cité du cinéma » est fondé en 1937 pour concurrencer le Hollywood américain. Au cours des six premières années, près de 300 films y sont tournés. Le mythe de Cinecittà est enrichi au fil des ans par les plus grands noms du cinéma italien, parmi eux Mario Mattoli ou Luchino Visconti puis dans les années 1960 Frederico Fellini. C’est dans ces lieux qu’il tourne la celèbre « Dolce Vita ».
Plus récemment, les studios Cinecitta ont également accueilli les tournages de « Gangs of New-York », d’une grande partie de la 6e saison de la série française Kaamelott.
Les ouvriers craignent des licenciements
La société Cinecitta Studio Spa, propriétaire des studios, a prévu de sous-traiter plusieurs activités, comme la scénographie, la post-production ou les activités liées au parc automobile, provoquant l'ire des ouvriers qui ont obtenu le soutien de responsables politiques de gauche. "On ne peut pas imaginer que Cinecitta soit seulement un lieu de divertissement, il n'est pas concevable de fermer quelque chose qui fait partie de la culture de ce pays", a ajouté M. Manzini.
"Nous maintiendrons une occupation symbolique des studios, car la vraie grève coûte cher, et nous rencontrerons mardi des responsables du ministère de la Culture, même si nous ne nourrissons pas de grands espoirs concernant cette rencontre", a-t-il conclu.
"Les travailleurs de Cinecitta occupent les studios pour attirer l'attention de l'opinion publique sur une spéculation incompréhensible qui risque de toucher un secteur important de notre culture et de notre économie", a déploré Antonio Di Pietro, chef du parti d'opposition Italie des valeurs. La société Cinecitta studios quant à elle se défend et affirme que son projet est dicté par l'évolution du monde du cinéma, précisant qu'elle n'envisage pas de licenciement.
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