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"Ida" : l'histoire d'une nonne juive polonaise a déjà séduit 80 000 spectateurs

Déjà plus de 80 000 personnes ont vu "Ida", le film polonais en noir et blanc de Pawel Pawlikowski, qui raconte la quête identitaire d'une jeune fille prête à entrer dans les ordres. Un road-movie bouleversant sur fond de Pologne stalinienne et d'histoire mal digérée.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Agata Trzebuchowska, Ida, de Pawel Pawlikowski
 (Arsenal Filmverleih)

Réalisé par Pawel Pawlikowski (Pologne), avec Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik – 1h19- Sortie le 19 février

Synopsis : 1962 avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie. Elle découvre alors un sombre secret de famille datant de l'occupation nazie.

La jeune fille, qui a grandi dans un espace clos, protégé et austère, découvre avec sa tante le monde extérieur. Celui-ci est âpre et violent, comparé à celui cotonneux et doux du couvent. La tante fume cigarette sur cigarette, fréquente des hommes, boit des alcools forts. Dans l'appartement elle montre à Ida des photos de ses parents. Ida veut savoir où ils sont enterrés. Elles partent dans la campagne polonaise toutes les deux, la tante au volant d'une veille guimbarde, à la recherche de la vérité sur ce qui s'est passé pendant la guerre.

Retour sur l'Histoire

Ce road-movie nous emmène sur les traces d'un chapitre noir de l'histoire polonaise : la presque totalité de la communauté juive polonaise (plus de trois millions de personnes avant la guerre) a péri pendant cette période. Le film aborde le destin tragique des ces millions de juifs à travers l'histoire de l'une de ces familles, avec en filigrane la prégnance de la religion catholique dans la société polonaise et la rudesse du régime stalinien. 

Le frottement de la jeune fille avec son histoire, sa famille et le monde extérieur, suscite des questions sur sa vocation. Questions qu'elle résout à sa manière, une fois la quête du passé résolue, chaque chose étant désormais à sa place, autant que cela est possible.
Agata Trzebuchowska et Agata Kulesza
 (Opus Film)
Eblouissement

Le film commence dans la quiétude austère d'un couvent enneigé. Filmé en quatre tiers, cadres somptueux, dans un noir et blanc magnifique, "Ida" capte immédiatement l'attention, jusqu'à l'hypnose. La tante, une Marie-Madeleine des temps modernes et Ida, être lumineux au cœur pur : les deux comédiennes incarnent leur rôle avec une justesse extraordinaire. L'actrice Agata Tcrzebuchowska (Ida) a été découverte dans un café de Varsovie.

Le cinéaste aborde courageusement une question aujourd'hui encore difficile en Pologne. Il le fait avec intelligence et délicatesse, mais sans détours.

Le succès du bouche à oreille

Un film bouleversant, que le public a déjà plébiscité en remplissant les quelques 80 salles où il est projeté depuis près d'une semaine. "Ida" a également reçu le "Coup de Foudre du public" décerné par l’Observatoire de la Satisfaction avec un taux de satisfaction de 93% et un taux de haute satisfaction de 67%.

Fort de ce succès, le producteur, Memento Films, a décidé de diffuser le film dans 125 salles à partir du mercredi 19 février (37 copies supplémentaires).


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