Idir Azougli, une des révélations du film Shéhérazade : "Il y a de l'avenir dans les cités, j'en suis la preuve"
Totalement inconnu il y a quelques mois, Idir Azougli a été révélé grâce au film Shéhérazade. Aujourd'hui, le gamin des quartiers nord de Marseille entend bien faire son chemin devant les caméras.
Avant 2018, personne ne connaissait le nom et le visage d'Idir Azougli, au delà des quartiers nord de Marseille. Mais Shéhérazade est passé par là. Le film de Jean-Bernard Marlin qui raconte l'histoire d'amour entre un jeune délinquant et une adolescente prostituée, a raflé trois prix aux Césars 2019 (Meilleur premier film, Meilleur espoir féminin et masculin).
Une reconnaissance qui a changé la vie d'Idir Azougli. Le film avait déjà bouleversé la trajectoire de cet enfant des banlieues casté un soir dans la rue. "J’étais à Belsunce (quartier de Marseille), j’attendais le tram" raconte t-il sur le site Séances spéciales. "J’ai vu deux femmes arriver sur moi symétriquement. Je me suis demandé ce qu’elles me voulaient, elles m’ont expliqué qu’elles m’avaient repéré et m’ont fait passer un casting."
Il en faudra un deuxième pour qu'Idir soit retenu. D’abord pressenti pour le rôle principal, (celui de Zachary interprété par Dylan Robert, Meilleur espoir masculin aux Césars 2019), il décroche finalement le troisième rôle, celui de Ryad, le "méchant" du film.
Idir savoure d'autant plus sa chance qu'il revient de loin. Il est passé par la case prison, 13 mois au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille. Un passé qu'il ne renie pas. "J’ai été dans la délinquance, oui..mais parce que j’avais personne, ni père ni mère, j’étais dans la rue totalement" confie celui que les passants arrêtent désormais dans la rue pour le saluer.
"Aujourd’hui, mon regard sur la cité, c’est qu’il y a du talent, de la délinquance aussi malheureusement... Mais il y a de l’avenir et j’en suis la preuve vivante."
Depuis Shéhérazade, il a tourné un court-métrage (Trace ta route, de Romuald Rodrigues Andrade) et il se prépare à jouer aux côtés de Gilles Lellouche dans Bac Nord de Cédric Jimenez. De quoi changer sa vision de la vie. L'injonction "Crois en tes rêves" a ainsi pris un nouveau sens.
" Avant, quand j’entendais ça, je me disais : 'Ca nous apporte pas l’argent, on mange pas' mais en fait, c’est vraiment vrai. Crois en tes rêves c’est un bon début."
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