"Il y a eu des moments où j'avais l'impression d'être prisonnier de Jean-Claude Dusse" : quand Michel Blanc se confiait sur ses rôles

L'acteur, mort à l'âge de 72 ans, a marqué une partie du cinéma français des années 1980. Il racontait au micro de franceinfo ce rôle pas tout à fait comme les autres.
Article rédigé par Elodie Suigo, Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) bloqué sur le télésiège dans "Les bronzés font du ski" (1979). (JEAN PIERRE FIZET)

Michel Blanc est mort à l'âge de 72 ans, a annoncé son attaché de presse à plusieurs médias, vendredi 4 octobre. Le comédien est mort des suites d'un malaise cardiaque survenu jeudi, a précisé la même source. Son ami et partenaire de la troupe mythique comique du Splendid a publié une story sur Instagram dans laquelle il a écrit "Putain Michel... Qu'est-ce que tu nous as fait..."

L'acteur, qui a fait partie de la troupe du Splendid, un collectif de comédiens créé à la fin des années 1970 et composé d'autres stars du petit écran et du cinéma, dont Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Marie-Anne Chazel ou encore Christian Clavier, a marqué une partie le cinéma populaire français des années 1980 ou 1990, tels que Le Père Noël est une ordure, Les bronzés, ou encore Tenue de soirée de Bertrand Blier, en 1986.

"Ça m'embêtait parce que j'avais envie de jouer d'autres trucs"

Tour à tour acteur, réalisateur, scénariste, et dialoguiste, c'est dans et avec la troupe du Splendid que le public l'a découvert dans un registre comique avant de s'imposer dans des performances dramatiques comme dans le film L'exercice de l'État pour lequel il a décroché le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2012. Dans sa carrière, il a été nommé quatre fois aux César du meilleur acteur. 

En janvier 2023, au micro d'Elodie Suigo, il revenait sur ses grands rôles, et notamment ces personnages qui l'ont poursuivi, parfois y compris dans son quotidien. C'est le cas du fameux Jean-Claude Duss, le "loser magnifique" des Bronzés, qui, malgré ses péripéties se disait toujours qu'"on sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher". "Il y a eu des moments où j'avais l'impression d'être prisonnier de Jean-Claude Dusse. Alors ça, ça m'embêtait parce que j'avais envie de jouer d'autres trucs",confiait ainsi Michel Blanc à franceinfo.

"Mais, en fait, au fond, vous êtes un acteur !"

Avant de reprendre : "Ça n'a pas été dur de sortir de ce rôle. Ça ne dépendait pas que de moi. Mais il fallait qu'on me propose d'autres rôles et c'est ce qui s'est passé. Alors, quand j'ai écrit moi-même d'autres films, j'ai écrit des personnages qui étaient très proches de Jean-Claude... Mais je n'en suis sorti vraiment que grâce à Blier, grâce à Tenue de soirée où, d'un seul coup, j'ai eu un prix à Cannes. On change de registre d'un seul coup, et je me souviens de la réplique de mon boucher : "Mais, en fait, au fond, vous êtes un acteur !""

Lors de cet entretien, Michel Blanc confiait avoir eu "beaucoup de chance" dans sa carrière : "C'est incroyable même le fait que Bertrand Blier m'appelle, que Téchiné m'appelle !"

Le fait de rencontrer Jugnot en classe, avec qui, le premier jour, on a commencé à faire marrer la salle. Et où le prof à la fin de cours, nous a dit "Blanc et Jugnot, plus jamais ensemble". C'est le premier jour où on se rencontrait."

Michel Blanc

sur franceinfo

Et Michel Blanc de révéler que c'est grâce à sa mère s'il est devenu cet acteur populaire, apprécié aussi bien du public que du milieu du cinéma : "J'avoue qu'avec mon père, on n'a jamais été en phase. Mais il se serait foutu sous le métro pour moi. Et c'est avec ma mère que j'avais le plus de connexions. C'est quand même un peu un coup de chance le fait que j'aille au lycée Pasteur. J'étais très bon élève, alors ma mère n'a pas lâché le morceau. Elle a présenté ma candidature au lycée, j'ai été admis... Finalement, c'est grâce à cela que j'ai fait cette carrière. C'est parce que ma mère m'a envoyé au lycée Pasteur. Je ne sais pas ce qui se serait passé sinon. Est-ce que j'aurais eu le courage de me lancer là-dedans ? Je ne sais pas."

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