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Interview Michel Legrand : "Il y a des hasards formidables dans la musique de film"

A 85 ans, Michel Legrand, l'homme aux 200 musiques de film revient avec deux nouveaux projets : un ciné concert avec un orchestre symphonique programmé à la Salle Pleyel le 10 Mars prochain et un album de ses deux premiers concertos classiques qu'il vient de composer. Le pianiste-compositeur est l'invité du 20 heures ce dimanche 26 février.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michel Legrand invité du 20 heures de France2 
 (France 2 / Culturebox)

Auteur, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, à 85 ans Michel Legrand a marqué de nombreuses musiques de films à travers le monde. Parmi les plus célèbres, trois d'entre elles ont reçu un Oscar. Mais ce sont surtout "Les Demoiselles de Rochefort" et  "Les Parapluies de Cherbourg" qui ont marqué la mémoire du cinéma français.

Ce grand nom de la musique et du cinéma, à l’origine de plus de 200 musiques de film, est l'invité du 20 heures de France 2. Il revient sur sa carrière et ses nouveaux projets : un disque avec Charles Aznavour et un ciné concert accompagné d'un orchestre symphonique le 10 mars à la salle Pleyel. Pour l'occasion il interprétera ses plus grands classiques et rendra hommage à Jean-Paul Rappeneau.


Les retrouvailles avec le classique à 85 ans 

À 85 ans, Michel Legrand réalise ses rêves d'enfance. lI a enregistré ses deux premiers concertos classiques avec l'orchestre philharmonique de Radio France et demain il sera accompagné d'un orchestre symphonique. Un juste retour des choses pour le musicien qui a étudié le piano et l'écriture au Conservatoire de Paris dès l'âge de 10 ans. "Voici qu'aujourd'hui ce qui sort de moi avec naturel, c'est enfin de la musique symphonique", révèle le compositeur.

Jazz, variétés, classique, le talent de Michel Legrand est sans frontière. Il a travaillé avec certaines des plus grandes stars du monde de la musique. Miles Davis, Quincy Jones, Barbara Streisand, Ray Charles, Aretha Franklin, Andy Williams, Lena Horne, Diana Ross, Frank Sinatra...

Pour Natalie Dessay il est l'égal d'un Mozart. "C'est quelqu'un qui s'est toujours échappé des prisons dans lesquelles on a voulu l'enfermer. Il vient du classique, il s'en est échappé. Il a fait du jazz, mais pas seulement. Hollywood lui a fait des ponts d'or, il s'est échappé", explique la cantatrice à son sujet.

La joie de composer pour le cinéma

La diversité de son parcours demeure unique, mais Michel Legrand reste toujours ébloui par le succès d'une chanson. "On écrit des tas de choses qui font des carrières énormes sans savoir pourquoi", dit-il en écoutant la bande originale de "L'affaire Thomas Crown".

En 1966, le pianiste virtuose s'installe à Los Angeles et remporte pas moins de cinq Grammys, deux  Palmes d’Or, un Bafta et un Golden Globe et trois Oscars pour "Un été  42", "Yentl" et "L'Affaire Thomas Crown".
  (France 2 / Culturebox capture d'écran)

Le compositeur raconte comment il est tombé amoureux du film de Norman Jewison en 1968. "Il y a des hasards tellement formidables", se souvient-il avec joie du projet.  

Le film de Norman Jewison durait au départ 5h30. Alors, je crée une musique avec une durée déterminée qui va décider de tout le montage qui va suivre
Michel Legrand
 

"L'affaire Thomas Crown" avec Faye Dunaway et Steeve McQueen
 (DR)

Jacques Demy et Michel Legrand : l'amitié fraternelle

Dans les années 1960 Jacques Demy et Michel Legrand travaillent ensemble pour la première fois sur la bande originale du film "Lola". Une toute première collaboration et une rencontre déterminante pour le cinéaste et le compositeur. Leur amitié faite de joie, de coups de gueule mais surtout d'exaltation artistique les unira pendant trente ans.
Michel Legrand et Jacques Demy à Cannes pour "Les parapluies de Cherbourg"
 (HUFFSCHMITT/SIPA)
Ensemble, ils vont écrire une dizaine de films dont "Les demoiselles de Rochefort" et "Les parapluies de Cherbourg". Ce dernier, que les producteurs avaient dans un premier temps boudé, reste encore aujourd'hui d'une modernité éternelle. "Ils (les producteurs) disaient, à juste titre : le public ne restera pas dans une salle obscure une heure et demie pour entendre des gens chanter des choses banales !", se souvient le compositeur. Le film sera couronné de la Palme d'or à Cannes en 1964.

 

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