Jane Fonda : "J'aurais dû être plus courageuse et dire ce que je savais"
Dans une interview enregistrée jeudi et qui sera diffusée dans l'émission Hardtalk de BBC World news lundi, l'actrice a expliqué avoir découvert les accusations portées contre Harvey Weinstein il y a un an mais n'avoir pas voulu en parler pour ne pas dévoiler l'identité d'une des accusatrices, une décision qu'elle regrette. "J'aurais dû être plus courageuse et je pense qu'à partir de maintenant je le serai quand j'entendrai de telles histoires", a-t-elle déclaré.
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La star qui avait confié à un magazine britannique avoir été violée enfant a raconté à la BBC avoir subi des avances d'un réalisateur français quand elle avait 21 ans, celui-ci lui disant qu'il avait besoin de savoir "quels types d'orgasmes" elle avait, pour un rôle.
La liste des victimes s'allonge
La liste des femmes se disant victimes de ses abus, principalement des mannequins et actrices, ne cesse de s'allonger : Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Judith Godrèche, Katherine Kendall, Emma de Caunes, Cara Delevingne, Ashley Judd, Léa Seydoux, Mira Sorvino, Florence Darel...De nombreux faits reprochés sont prescrits, car le code pénal local les considère des délits mineurs. Mais trois femmes ont accusé Harvey Weinstein de viol : la star italienne Asia Argento, l'actrice Lucia Evans et une autre femme restée anonyme. A New York, il n'existe pas de prescription pour les accusations de viol. En Californie, une loi prévoyant une prescription de 10 ans a été amendée en 2017 sans effet rétroactif.
Deux enquêtes policières en cours
Harvey Weinstein, le magnat d'Hollywood accusé de harcèlement sexuel et de viols, est désormais visé par une enquête policière à New York et au Royaume-Uni. Les investigations de la police new-yorkaise concernent une agression sexuelle présumée remontant à 2004. L'enquête de la police britannique s'intéresse à une agression sexuelle qui aurait été commise dans les années 1980 dans la région de Londres.Mais le producteur est suspecté d'avoir sévi durant plusieurs décennies, obtenant à chaque fois que c'était possible le silence de ses victimes grâce à des accords de confidentialité payés.
Pour la première fois depuis que le scandale a éclaté, Harvey Weinstein s'est exprimé alors qu'il sortait mercredi de la maison de sa fille à Los Angeles : "Je ne vais pas fort. Mais j'essaie. J'ai besoin de trouver de l'aide". "On fait tous des erreurs. J'espère une seconde chance", a-t-il poursuivi. Selon le site TMZ, il s'est ensuite envolé pour l'Arizona, où il a intégré un centre de traitement de la dépendance sexuelle.
Oliver Stone : "Pour moi, un homme ne devrait pas être condamné par un système de justiciers"
Harvey Weinstein est "condamné par un système de justiciers", a estimé vendredi le réalisateur américain Oliver Stone. "Moi, je crois à la théorie selon laquelle il faut attendre jusqu'à ce que cela arrive au procès", a déclaré M. Stone, estimant que l'industrie du cinéma et le public jugeaient prématurément M. Weinstein. "S'il a enfreint la loi, ça se saura. Pour moi, un homme ne devrait pas être condamné par un système de justiciers", a ajouté M. Stone, qui s'exprimait devant des journalistes à Busan, ville de Corée du Sud où il préside le jury international d'un festival de cinéma.Hollywood est truffé "d'histoires d'horreurs" mais les accusations à l'encontre de M. Weinstein, qui s'étalent sur de nombreuses années, sont pour le moment des rumeurs, aux yeux de M. Stone.
Depuis les premières révélations du New York Times le 5 octobre, le producteur a vu fondre ses soutiens et a même été licencié par sa propre maison de production, The Weinstein Company.
"Qui savait et n'a rien dit ?"
L'affaire Harvey Weinstein évoque le scandale Bill Cosby : nombreuses victimes présumées, faits survenus sur plusieurs décennies, accusations étouffées par des négociations secrètes, modes opératoires différents mais répétés par le producteur et le comédien noir. Tout comme Cosby, Weinstein affirme que les relations sexuelles publiquement révélées étaient consenties.
La bataille judiciaire qui se profile se déroulera autant au civil qu'au pénal.La question du "Qui savait et n'a rien dit ?" est d'ores-et-déjà posée. Le New York Times assure que depuis 2015 les responsables de la maison de production Weinstein étaient au courant des très embarrassants accords de confidentialité liant leur patron et plusieurs femmes. Or plusieurs membres du conseil d'administration, dont le frère d'Harvey et cofondateur de la société, Bob Weinstein, ont fait part de leur "surprise totale" à l'éclatement du scandale. Les faits rapportés par les accusatrices de Weinstein suggèrent d'autre part une possible complicité de collaborateurs ou collaboratrices du magnat d'Hollywood, qui ont accompagné les futures victimes présumées dans la chambre d'hôtel du producteur, avant de se retirer et les laisser en tête-à-tête.
L'Académie des Oscars a prévu une réunion d'urgence samedi pour discuter du cas du producteur.
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