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Jean-Jacques Annaud défend la place du cinéma français en Chine

Le marché du cinéma "explose" actuellement en Chine et la France doit y occuper la place qu'elle mérite. C'est ce qu'estime le cinéaste français Jean-Jacques Annaud, qui vient de réaliser "Le Dernier Loup", une co-production franco-chinoise, la plus grosse à ce jour entre les deux pays. Sorti jeudi en Chine "dans plus de 6.000 salles", ce film arrive mercredi prochain sur les écrans français.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le cinéaste Jean-Jacques Annaud, le 2 février 2015 à Pékin.
 (Wiang Chengyuan / ImagineChina)
Jean-Jacques Annaud était l'invité du journal de 20 heures de France 2, le 21 février 2015. Il parle de son nouveau film "Le dernier loup". 
Reportage : P. Deschamps / H. Pozzo / I. Tartakovsky

"Le Dernier Loup" est un voyage en Mongolie

Doté d'un budget d'une quarantaine de millions de dollars (35 millions d'euros), financé à 80% par la Chine, "Le Dernier loup" ("Wolf Totem"), treizième long métrage du réalisateur français, a été tourné dans la steppe mongole.

Adaptation du best-seller chinois "Le Totem du loup" de Jiang Rong (2004), ce film en 3D raconte l'histoire de deux étudiants pékinois envoyés en Mongolie intérieure à la fin des années 1960, en pleine Révolution culturelle, pour "éduquer" une tribu de bergers nomades. L'un d'eux, fasciné par les loups, va décider d'en capturer un pour l'élever.

Sollicité par les Chinois

Voyage en Mongolie et ode au respect de la nature, ce film, sorti jeudi en Chine "dans plus de 6.000 salles", et "très grosse production" pour ce pays, selon son réalisateur, est né de sa rencontre avec une délégation chinoise, venue le solliciter il y a sept ans.

"Comme j'avais beaucoup déplu en faisant un film qui s'appelait +Sept ans au Tibet+ (en 1997), j'ai rappelé ce passé et ils m'ont dit que la Chine avait changé. Ils m'ont dit +Nous sommes des gens pragmatiques et nous avons besoin de vous+", raconte le cinéaste. "Il y avait de leur part cette envie d'apprendre de nous".
Annaud a signé un contrat de partenariat avec la Chine

Pour réaliser cette oeuvre à grand spectacle, l'auteur de "L'Ours" (1988) et de "Deux frères" (2004), habitué à filmer les animaux, a notamment dû attendre trois ans que les loups mongols destinés au film atteignent l'âge adulte.

Après un tournage d'un an et demi, qui a mobilisé une équipe de 480 personnes dont seulement neuf Français, et un an de post-production, le cinéaste, qui a signé l'an dernier un accord stratégique de partenariat pour deux films sur trois ans avec la Chine, réfléchit au nouvel opus qu'il pourrait réaliser ou coproduire.

"On a le désir de refaire des choses ensemble, mais il faut que les deux parties soient enthousiastes sur un projet", dit-il, soulignant qu'il faut pour une coproduction que "les sujets soient authentiquement bi-nationaux".

"Le grand avantage est qu'un film binational est chinois en Chine et européen en Europe", échappant ainsi à la politique drastique de quotas imposée par Pékin, relève-t-il.

Le cinéma français sous-représenté en Chine

L'an dernier, les films français ont fait 17,4 millions d'entrées en Chine, soit trois fois plus qu'en 2013. Mais seulement huit longs métrages français y ont été distribués, en raison des quotas, alors que les Etats-Unis, avec plus de 40 films, s'adjugent plus de 40% du marché chinois.

"Pour l'instant c'est le cinéma américain qui remporte tous les suffrages et tout le box office, mais il y a beaucoup de cinéastes chinois qui aiment le cinéma français, et on est l'alternative", fait valoir Jean-Jacques Annaud.

Un marché colossal où il faut gagner sa place

"Je suis très activiste francophile, donc je me donne tout le mal que je peux pour rapprocher les deux cinématographies", affirme-t-il. "Je continue à me battre pour que la France ait la place qu'elle mérite dans le marché chinois".

"Le marché explose", souligne-t-il. "C'est maintenant qu'il faut faire de bons films, parce qu'il y a beaucoup d'argent qui arrive dans le cinéma". "Quand on a démarré le film, le marché chinois était très peu de chose. C'était 2.000 salles, c'est-à-dire la moitié de la France. Maintenant c'est 30.000 salles, c'est-à-dire six fois la France en termes de nombre de spectateurs potentiels !", rappelle-t-il.


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