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Jean-Paul Rappeneau à Angoulême : "Un film, c'est une musique"

"Pour moi, un film c'est une musique". Le réalisateur de "Cyrano de Bergerac" Jean-Paul Rappeneau, qui a présenté mardi "Belles familles" en ouverture du Festival du film francophone d'Angoulême, dit que "le rythme est au coeur de (son) cinéma".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jean-Paul Rappeneau au Festival du film francophone d'Angoulême (25 août 2015)

 "C'est ce qui me préoccupe assez vite quand je commence à concevoir un film. Ca finit par devenir une sorte d'étude de rythme. Et le rythme ne veut pas dire la précipitation ni l'agitation, ça veut dire une pulsion, une tension sans cesse, avec des accélérations mais aussi des moments plus calmes", a déclaré le cinéaste de 83 ans dans un entretien à l'AFP à Angoulême.
 
Jean-Paul Rappeneau est venu y présenter mardi soir en avant-première "Belles Familles", son dernier long métrage à la distribution prestigieuse : Mathieu Amalric, Marine Vacth, Gilles Lellouche, Nicole Garcia, Karin Viard, Guillaume de Tonquédec, André Dussolier...
 
Douze ans après son dernier film "Bon voyage", le réalisateur méticuleux et perfectionniste de "Cyrano de Bergerac" (César du meilleur film et Golden Globe du meilleur film étranger en 1991), signe une oeuvre sans cesse en mouvement, qui oscille entre la fresque romanesque et la comédie chorale.


Huit longs métrages en cinquante ans             

C'est seulement son huitième long métrage, près de cinquante ans après son premier film, "La vie de château" (1966), et après une carrière jalonnée par "Les mariés de l'an II" (1971), "Le sauvage" (1975) ou "Le Hussard sur le toit"  (1995).
               
Dans "Belles Familles", il raconte l'histoire de Jérôme Varenne (Mathieu Amalric), un homme qui a quitté la France pour vivre en Chine et qui apprend que la maison familiale dans laquelle il a grandi en province est au coeur d'un conflit local.
              
Il décide de se rendre sur place. Les péripéties s'enchaînent et vont l'amener à faire des découvertes sur sa famille et sur lui-même.
 
"C'est un film sur la province, la France profonde mais dans le bain de la mondialisation", dit Jean-Paul Rappeneau, qui souligne avoir aussi voulu retrouver aussi quelque chose de "cette province qu'il a connue adolescent et enfant".

Un film qui "brasse un peu des souvenirs"     

"J'ai vécu 18 années en province, je suis un provincial des années anciennes monté à Paris. Et j'ai toujours pensé à l'idée qu'il faudrait un jour qu'on fasse un film qui brasserait un peu des souvenirs, qui ne parlerait pas vraiment de ma vie tout en en parlant, enfin de retourner chez moi on peut dire, mais à l'occasion d'une autre histoire", explique-t-il.
              
"C'est ce qui m'a plu, brasser des souvenirs et les mêler à des choses qui sont vraiment celles de la France d'aujourd'hui", ajoute-t-il.
              
A partir de cette trame, il dit avoir voulu signer "un film 'mélan-comique'", qui mélange la comédie avec un ton plus grave.
              
"Ce que j'aime avant tout, c'est le mélange des genres, le mélange des tons, où on peut passer d'un éclat de rire à quelque chose qui brusquement vous serre la gorge", dit le réalisateur élégant au crâne dégarni et à la fine barbe.

"Je suis comme une sorte de métronome"      

"Chaque film a sa musique. Cette musique, on peut l'inventer pendant le tournage, mais moi j'écris la partition avant", affirme encore Jean-Paul Rappeneau, réputé pour travailler beaucoup le découpage de ses films avant le tournage, et pour demander aux acteurs d'être très fidèles au texte.
              
"Les déplacements, les mouvements, les répliques, tout ça a été conçu avant, pas tout seul d'ailleurs, dans des séquences où je joue les scènes devant mes collaborateurs", poursuit-il. Pour lui, "un film doit se ressentir physiquement pour un metteur en scène".
              
Il confie d'ailleurs "ne pas pouvoir s'empêcher pendant le tournage, quand les acteurs jouent, de se balancer dans le rythme de leurs répliques, comme si  malgré lui il essayait de sentir physiquement la pulsation de la scène".
 
"Je suis comme une sorte de métronome", dit-il.

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