Jean-Paul Rouve : "Le point commun des rôles c'est l'humanité qu'on y met"
Jean-Paul Rouve a grandi avec les chansons d'Alain Souchon en rêvant de scène et de comédie. Même s'il a encore beaucoup de rêves, ce rêve-là a abouti puisque le Dunkerquois est aussi à l'aise devant la caméra que derrière. Dunkerque, une ville dans laquelle il retourne de temps en temps et qui l'a marqué : une ville pas facile où il ne fait pas toujours beau. Une ville marquée dans les années 70/80 par des activités économiques en baisse et par le chômage.
J'ai de la chance d'être né dans une ville comme ça, car je pense qu'on apprécie mieux les choses après
Comme un ébéniste
Avec son expérience, Jean-Paul Rouve porte un certain regard sur son métier : "C'est un métier manuel. C'est un métier qu'on fait en apprenant, qu'on ne fait pas de manière intellectuelle mais de manière intelligente et de manière concrète. En tant que réalisateur, j'ai l'impression que plus je fais des films plus je les réussis, comme un ébéniste la quatrième table est mieux que la première."
Depuis ses débuts, l'acteur a pris plusieurs visages au gré des rôles qu'il a interprétés : "Le point commun c'est l'humanité qu'on y met, quelque soit le rôle." Avec l'immense succès de la série des Tuche, Jean-Paul Rouve aurait pû se retrouver enfermé dans un certain style. "Je pense que ça peut arriver tôt dans une carrière. Quand tu as un peu d'expérience, ça reste un personnage parmi d'autres."
L'empreinte Dewaere
Patrick Dewaere a beaucoup marqué Jean-Paul Rouve qui lui a dédié son César pour son rôle de Pierre-Jean Lamour dans "Monsieur Batignole". Pour lui : "Patrick Dewaere est un des seuls acteurs que vous pouvez imaginer en voyant un film en vous disant : et là si ça avait été Dewaere ! Ça aurait été bien Patrick Dewaere !". En voyant deux clichés des deux acteurs côte à côte, l'idée d'un biopic dans lequel Jean-Paul Rouve jouerait Dewaere surgit :
"Il faut se méfier des biopics parce qu'il faut parler de l'âme et c'est compliqué de parler de l'âme.
"Le cinéma c'est la vie en mieux"
Pour "Lola et ses frères" co-écrit avec David Foenkinos, Jean-Paul Rouve a choisi : Ludivine Sagnier, Ramzy Bedia et José Garcia pour jouer à ses côtés. "Tous ces acteurs ne jouent pas avec leur tête, ils jouent avec leur coeur, ils ont une générosité de la vie. C'est ce que j'aime montrer au cinéma : la proximité avec la vie." Même s'il parle du chômage, "Lola et ses frères" fait rire. "Dans ces situations là j'aime beaucoup le rire parce que c'est un signe de pudeur... J'aime beaucoup carresser les sentiments".
L'ultime liberté
Quand on lui demande ce qu'il ferait le temps d'une journée s'il était président, Jean-Paul Rouve répond : "le tour de Paris en grillant les feux rouges" à l'instar de Claude Lelouch qui, en 1976 avait réalisé un travelling ébouriffant dans les rues de la capitale à 4 heures du matin. "C'est l'ultime liberté".
Jean-Paul Rouve adore l'expressionisme allemand et particulièrement Egon Schiele qui fait l'objet d'une exposition à la Fondation Vuitton"
Orelsan : dans la lignée de Brassens
Jean Paul Rouve rêvait de retrouver Orelsan sur un plateau de télévision. Les deux hommes se connaissent un peu et l'acteur réalisateur ne tarit pas d'éloges pour celui qu'il considère comme un acteur majeur de la chanson d'aujourd'hui. "Il a cette façon de parler de la vie sans jugement en expliquant les choses et surtout en grattant un petit peu et ça j'aime bien"
Pour moi il y a Brassens, il y a Renaud et Orelsan aujourd'hui
Orelsan confirme écouter des artistes de la playlist "rouvienne" : Barbara, Brassens, Renaud, Goldman, Souchon, Balavoine dont il apprécie particulièrement "Le chanteur" parce qu'ils sont des sources d'inspiration.
Orelsan qui vient de sortir "Epilogue" comme prolongement de son album, "La fête est finie", écrit tout le temps sur son téléphone "pour ne pas me retrouver devant une feuille de papier sans inspiration".
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