Mort de Jean-Pierre Mocky : de Michel Drucker à l'Elysée, les hommages se multiplient

"Jean-Pierre Mocky est mort chez lui cet après-midi à 15h", avait indiqué lundi 8 août son gendre Jérôme Pierrat. "Jean-Pierre Mocky est parti tourner son prochain film avec Bourvil, Michel Serrault, Michel Simon, Fernandel, Jacqueline Maillan, Jeanne Moreau, Jean Poiret, Francis Blanche, Charles Aznavour et tant d'autres. Le cinéaste s'est éteint dans sa 91e année à son domicile parisien, entouré de sa famille et de ses proches", ont indiqué le fils et la fille du cinéaste, Stanislas Nordey et Olivia Mokiejewski, dans un communiqué adressé à l'AFP.

L’Elysée salue "l’impertinent"

"Sa liberté, sa démesure, son impertinence, son regard caustique, sa gouaille râleuse manqueront au cinéma français. C'est un sublime et salutaire impertinent que la France perd et pleure aujourd'hui", a indiqué l'Elysée dans un communiqué rendant hommage à celui "qui faisait des films comme d'autres respirent".

Franck Riester, ministre de la Culture, reconnait son cinéma "provocateur et poétique"

"Jean-Pierre Mocky c'était un style, une gouaille, des amitiés, des coups de gueule et surtout du cinéma, son cinéma : unique, inclassable, provocateur et poétique. Sa liberté de ton et son regard sur le monde vont nous manquer. Je pense à sa famille et à ses proches", a indiqué le ministre de la Culture Franck Riester sur son compte Twitter.

Michel Drucker raconte son franc-parler

"A chaque fois qu'il était sur le plateau, il était capable de dire n'importe quoi. Et de dire surtout aux gens qu'il ne les aimait pas", raconte Michel Drucker à RTL. "'Tu ne me prends pas souvent, je t'appelle tu ne réponds même pas" disait-il. Il était comme ça. Il était capable de dire à un journaliste 'Vous pourriez parler davantage de moi'".  Michel Drucker ajoute : "Il n'avait pas de filtre mais je l'invitais aussi pour cela. Tous les artistes et tous les acteurs ont toujours adoré tourner avec lui, sans même lire le scénario."  

Arielle Dombasle : "J'ai tant aimé tourner avec lui"

Mocky, le génial cinéaste, maître de l'indiscipline !!
J'ai tant aimé tourner avec lui...

— Arielle Dombasle (@ArielleDombasle) August 8, 2019

Pour l'acteur Mathieu Kassovitz "c'est la fin d'une grande époque"

"C'est la fin d'une grande époque qui était l'époque du cinéma français libre", commente l'acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz sur CNews. "Il a été la nouvelle vague de la nouvelle vague. C'est quelqu'un qui n'a jamais été pris dans aucun mouvement, qui était juste lui-même".

Jack Lang, ancien ministre de la Culture et président de l’Institut du monde arabe, a été le premier à régir au décès du réalisateur qui était son ami, le qualifiant de "talentueux irrévérencieux et insurgé du quotidien".

"Sa filmographie était à son image : caustique, anticonformiste, loin des clichés. Ses films n'épargnaient rien ni personne, et dénonçaient inlassablement les travers et les dérives de la société. En vieil et irréductible anarchiste, c'était un provocateur outrancier qui cachait une âme sensible et cultivée. Écorché vif et éruptif, il agaçait souvent, mais sa parole et ses mots avaient toujours la justesse et la vérité des révoltés", a ajouté l'ancien ministre de la Culture.

Le maire de Nice, Christian Estrosi a également salué la mémoire de Jean-Pierre Mocky, né dans sa ville.

"Beaucoup d'émotion en apprenant le décès de Jean-Pierre Mocky, ce "gamin" de Nice (...) Ce roublard était aussi provocateur qu'attachant. Adieu l'artiste", a-t-il écrit sur Twitter.

L'actrice Grace de Capitani, qui a tourné dans son dernier film "Tous Flics".

"Son côté grande gueule, je ne connaissais pas. Avec moi, c'était une crème." 

Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC)

C'était un "ardent défenseur d'un cinéma populaire", "artiste excessif qui filmait avec frénésie les travers de notre société".

Sur l'âge de Jean-Pierre Mocky

Si la naissance de Jean-Pierre Mocky à Nice est avérée, il persiste un doute sur sa date de naissance. Juillet 1929 ou juillet 1933 ? Dans son autobiographie, "Je vais encore me faire des amis" (Cherche-Midi, 2015), Mocky raconte être né en 1933 mais que son registre d'état-civil avait été falsifié au début de la guerre pour qu'il puisse prendre seul le bateau pour l'Algérie afin d'échapper aux nazis.

Falsifié ou non, le registre de l'état-civil le faisant naître en 1929 n'a jamais été jamais modifié et la notice du "who's who" (revue par Mocky) le fait naître le 6 juillet 1929.