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Trois coups de gueule mémorables du cinéaste Jean-Pierre Mocky

Le réalisateur français Jean-Pierre Mocky est décédé le 8 août à 86 ans. L'homme n'était pas seulement connu pour ses films, mais aussi pour son franc-parler et ses coups de gueule, poussés sur les plateaux de cinéma comme de télévision.

Article rédigé par franceinfo Culture - Lucie de Perthuis
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le réalisateur français Jean-Pierre Mocky, en 2015 à Paris. Il est décédé le 8 août 2019, à l'âge de 86 ans.  (JOEL SAGET / AFP)

S'il était un des cinéastes français les plus prolifiques, on se souvient aussi de Jean-Pierre Mocky, décédé jeudi 8 août à Paris à l'âge de 86 ans, pour ses nombreux coups de gueule. Des séquences vidéo, où l'homme aux 72 films perd son sang-froid et s'en prend à des journalistes, des personnalités publiques ou encore à ses équipes de tournage. 
Retour en vidéo sur trois coups de gueule de cet enfant terrible du cinéma français. 

Quand Jean-Pierre Mocky s'emportait sur les tournages 

Comme le montrent ces deux extraits vidéo, Jean-Pierre Mocky était loin d'être tendre avec ses équipes de tournage. Dans l'émission "Strip Tease", diffusée sur France 3, on peut entendre le réalisateur des Dragueurs s'en prendre violemment à ses assistants, sur le tournage du film La Candide Madame Duff (2000). 

Même ambiance sur le tournage du court-métrage Cadillac (2009), avec Ariel Dombasle, comme on peut le voir dans cet extrait de l'émission de France 2 "Télé Matin". Malgré son caractère bien trempé et des insultes proférées à répétition, il semblait être respecté par ses acteurs. "Les acteurs sont heureux avec lui parce qu'il y a une liberté, quelque chose qui n'est pas artificiel, pas réfléchi, sur un mode de la fantaisie au poste de commande", confie Ariel Dombasle.

De son côté, l'acteur Frédéric Diefenthal explique que la façon de parler de Mocky fait "partie du folklore, s'il n'y a pas ça ce n'est pas normal; ça peut paraître abrupte mais ce n'est que de la gentillesse". 

Christine Boutin et les "Grenouilles de bénitiers

En janvier 1998, invité dans l'émission D'un monde à l'autre sur France 2, Jean-Pierre Mocky fait face à Christine Boutin, alors députée des Yvelines, ainsi qu'à des religieux.

Interrogé sur la représentation féminine du Christ dans une oeuvre littéraire, la grande gueule du cinéma français, encore une fois, ne mâche pas ses mots : "Moi je trouve qu'il y a eu tellement de scandales dans l'Eglise ancienne et contemporaine que les prêtres feraient mieux de la boucler", lance le réalisateur, provocateur.

Après avoir mis sur la table - de façon tout à fait crue - la question de la pédophilie dans l'Eglise, il insulte littéralement l'abbé qui lui fait face : "Mais vous êtes complètement con mon vieux", lance Mocky, que l'on voit perdre son sang-froid. Le présentateur de France 2, Paul Amar, semble complètement dépassé par les événements, et peine à rétablir le calme sur le plateau. 

Lorsque le réalisateur du Miraculé retrouve son calme, il taquine Christine Boutin, allant jusqu'à proposer à la femme politique conservatrice de le "retrouver dans une chambre d'hôtel". 

Jean-Pierre Mocky contre la critique cinéma

Au cours de sa carrière de réalisateur, Jean-Pierre Mocky a entretenu des relations plutôt tumultueuses avec les journalistes, et plus précisément avec les critiques cinéma. Le réalisateur, qui n'a pas la langue dans sa poche et s'emporte rapidement, s'en prend ici au journaliste historique des Inrockuptibles, Serge Kaganski, spécialisé dans la critique rock et cinéma.

"Moi Kaganski je m'en fous", lance Mocky, qui ne semble pas avoir digéré une mauvaise critique de sa dernière oeuvre, signée par le journaliste. "Pour trois lignes dans un journal de chiotte", poursuit-il, en face de Serge Kaganski, décontenancé. 

Hors de lui, Jean-Pierre Mocky reproche aux médias de taper sur le cinéma à petit budget. Invité par le journaliste Paul Amar (le même que dans la séquence face à Christine Boutin), qui peine encore à modérer la discussion, il poursuit son invective : "Apprenez le cinéma monsieur Kaganski, commencez par l'apprendre avant d'être rédacteur en chef d'un journal de cinéma ! ". 

Bonus : Nabilla, "baisable

Quand Jean-Pierre Mocky ne poussait pas des coups de gueule sur des plateaux télé, il lui est arrivé d'essuyer quelques dérapages suscitant la polémique, comme ce fut le cas avec ses propos sur Nabilla. 

En janvier dernier, le cinéaste était l'invité de Cyril Hanouna sur le plateau de "Touche pas à mon Poste", diffusée sur C8.

Il doit donner son avis sur des personnalités choisies par le présentateur. Catherine Deneuve, Jean Dujardin, Natacha Polony puis Nabilla. Le réalisateur, alors âgé de 85 ans, répond : "Elle est pas mal, elle est baisable", sous les rires gênés des invités.

La séquence, partagée en masse sur les réseaux sociaux, a créé la polémique, en pleine vague de libéralisation de la parole des femmes. Nabilla a même répondu sur Twitter, avec le #Balancetonporc. 

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