Kad Merad fait sa "Superstar" en avant première à Porto-Vecchio
C’est un roman de Serge Joncour intitulé « L’Idole » (Flammarion - 2004 ) qui est le point de départ du nouveau long-métrage de Xavier Giannoli. L’écrivain racontait l’histoire d’un homme qui se réveille un matin en découvrant qu’il est célèbre mais sans savoir pourquoi. Le cinéaste s’est emparé de ce point de départ mais a ensuite développé toute une intrigue et des personnages qui n’existent pas dans le roman de Joncour (notamment celui d'une journaliste incarnée par Cécile de France). Avec « Superstar », Xavier Giannoli offre un rôle de choix à Kad Merad qui incarne ici un homme « normal » complètement dépassé par les événements et qui refuse totalement l'engrenage de la célébrité. Une attitude qui détonne dans une société où la volonté de sortir à tout prix de l'anonymat est devenu pour certains un objectif en soi.
Une amitié de 20 ans
Le cinéaste et le comédien se connaissent depuis vingt ans, quand le premier (encore étudiant en fac) est venu tourner un reportage sur le tournage d’un clip contre le Sida dans lequel Kad Merad était figurant. Giannoli raconte qu’il a tout de suite remarqué Merad, « un homme très drôle avec beaucoup de charisme ». Devenu réalisateur, Xavier Giannoli a fait tourner le comédien en 1996, dans « Dialogues au sommet », l’un de ses courts métrages. Mais le rôle principal de « Superstar », il l’a écrit spécialement pour lui, comme il l’a expliqué à nos confrères de Corse-Matin : « J'attendais le bon sujet pour lui, j'écris toujours mes films pour des acteurs. J'ai écrit « Quand j'étais chanteur » pour Depardieu. « Superstar », je l'ai écrit spécialement pour Kad. Je voulais un rôle où je savais que je pouvais faire ressortir des choses en lui. Et il a été extraordinaire dans ce rôle, il a su donner au héros une vraie profondeur ». Qu’on ne s’y trompe pas : « Superstar » n’est pas un film comique mais bien une comédie dramatique. Tout a été fait pour rendre la situation du héros angoissante : le rythme du film est très rapide, les lumières ont été travaillées pour créer une ambiance particulière, anxiogène. Pour Kad Merad heureusement, l’arrivée de la célébrité n’a pas été aussi perturbante. « C’est tout le contraire de ce que j'ai vécu » explique t-il. « Ma célébrité a été tardive et progressive. Et puis elle m'a rendu modeste ».
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