L'incroyable histoire de la Rolex utilisée lors de la "Grande Evasion" de 1944, mise aux enchères à New York
C'est une Rolex qui appartient à l'Histoire : propriété d'un prisonnier de guerre britannique de la Seconde Guerre mondiale, la montre a servi à organiser la fameuse Grande Evasion de 1944 et va être vendue aux enchères à New York.
La Rolex de la "Grande Evasion" de 1944 mise aux enchères à New York
Cette montre a servi à orchestrer l'évasion en 1944 de 250 prisonniers du camp allemand de la Luftwaffe, le Stalag Luft III, à Zagan en Silésie (Pologne). La maison Christie's va proposer aux enchères le 9 juin cette Rolex 3525 "Monoblocco" ayant appartenu au lieutenant de la Royal Air Force, Gerald Imeson, lorsqu'il était détenu dans le camp.
Une histoire vraie
Inspiré du récit de Paul Brickhill, le célébrissime film américain de 1963 La Grande Evasion de John Sturges avec Steve McQueen raconte la fuite véridique des prisonniers du camp. Au total, l'évasion de 250 hommes - des aviateurs britanniques, canadiens, américains, polonais, australiens - via des tunnels a réellement eu lieu : un tiers y parviendra, 50 seront exécutés par les Allemands, les autres seront libérés en 1945.
Christie's, par la voix de son consultant en horlogerie Adam Victor, estime que cette montre de collection vaut aujourd'hui "environ 200 000 dollars mais (que) sa provenance (la) rend quasiment inestimable"."Lorsque cette montre nous est parvenue, avec l'histoire qui s'y rattache, nous avons été vraiment bouleversés", vante auprès de l'AFP l'expert de Christie's. Cette montre "fantastique" en acier, cadran noir, index et aiguilles luminescents, est "en parfait état d'origine" et son "histoire est vérifiable", assure l'expert.
La Rolex chronométrait la Grande Evasion
Anecdote hors du commun : le lieutenant Imeson, prisonnier au stalag, avait réussi à commander auprès de Rolex la fameuse montre, qui lui a été livrée par la Croix-Rouge, avec paiement différé à la fin de la guerre ! "Quand la montre arrive à destination, le projet de 'Grande Evasion' a déjà vu le jour. Pour le planifier, (des officiers) devaient chronométrer le temps de trajet des gardes, le temps qu'il leur faudrait pour aller du trou creusé jusqu'à la forêt, à travers les tunnels", explique Adam Victor.
D'après le récit historique, Gerald Imeson devait être le 172ème prisonnier à s'échapper mais il n'est jamais arrivé jusqu'au tunnel car les soldats allemands se sont rendu compte de ce qui se déroulait. L'aviateur britannique de la RAF a toutefois échappé à une exécution par les Allemands et gardé sa montre durant toute la guerre.
"Il a finalement été libéré en 1945 après une incroyable épopée, lorsque les nazis déplaçaient les prisonniers à travers l'Europe pour tenter d'échapper aux Alliés (...). Il est rentré chez lui, auprès de sa femme et de sa famille" et a conservé sa montre "jusqu'à sa mort", se félicite M. Victor.
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