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La Berlinale : un festival engagé, 18 films en compétition et des stars

La Berlinale, premier grand festival de cinéma de l'année en Europe, c'est la diffusion à partir de jeudi de 400 films, dont 18 en compétition. La 66e Berlinale, qui s'ouvre avec 23 productions internationales dans la sélection officielle, donnera, cette année, un coup de projecteur à la crise des réfugiés. Festival engagé, il avait l'an passé sacré ours d'or le dissident iranien Jafar Panahi.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Détail de l'affiche de la Berlinale 2016
 (Berlinale 2016)
Le festival berlinois dont le jury est présidé par l'actrice américaine Meryl Streep, débute avec, hors compétition, le nouveau film des frères Coen, "Ave César !", réunissant George Clooney, Channing Tatum et Tilda Swinton. Meryl Streep, la femme aux trois Oscars, dispensera le 14 février une master-class. La compétition et ses 18 films débutera le vendredi et jusqu'au 20 février lorsque le jury de sept personnalités (dont l'acteur britannique Clive Owen, la photographe française Brigitte Lacombe et le comédien allemand Lars Eidinger) décernera l'Ours d'or.

Fidèle à sa réputation de festival engagé, l'an passé, c'est le dissident iranien Jafar Panahi qui avait remporté la récompense suprême pour "Taxi Téhéran", tourné en secret en Iran. Cette année, l'un des films les plus attendus est l'adaptation du best-seller "Seul dans Berlin" de l'écrivain allemand Hans Fallada, troisième long-métrage du Suisse Vincent Pérez. L'acteur-réalisateur a mis Emma Thompson et Brendan Gleeson dans la peau du couple Quangel qui se lance dans la résistance au nazisme après la mort au front de leur fils unique.
   
La littérature sera à l'honneur avec "Genius" qui marque les débuts au cinéma du metteur en scène de théâtre britannique Michael Grandage. Le film s'intéresse à Max Perkins (Colin Firth), l'éditeur de Hemingway (Dominic West), F. Scott Fitzgerald (Guy Pearce) et Thomas Wolfe (Jude Law). Nicole Kidman complète ce casting. L'Américain Jeff Nichols, remarqué pour "Mud" et "Take shelter", présente lui un thriller de science-fiction, "Midnight Special" avec son acteur fétiche Michael Shannon et Adam Driver, nouvelle figure du mal dans le dernier "Star Wars".

Côté français, on retrouve le réalisateur André Téchiné, 72 ans, qui vient à Berlin avec "Quand on a 17 ans" et Sandrine Kiberlain. Gérard Depardieu sera là mais hors compétition dans "Saint-Amour", un road-movie viticole dans lequel Benoît Poelvoorde incarne son fils. "La France fait des films qui prennent vraiment le pouls de l'époque, ils reflètent les dures réalités de ce monde", se félicite Dieter Kosslick le président du festival.

Première depuis 20 ans, la Berlinale a sélectionné un film en arabe se déroulant dans le monde arabe. "Hédi", du Tunisien Mohamed Ben Attia, raconte une histoire d'amour avec la révolution de 2011 en toile de fond.

Droit au bonheur et réfugiés

"Le thème principal de cette année, c'est le droit au bonheur, le droit à un logement, à l'amour, le droit de choisir sa vie", résume M. Kosslick. Il n'est donc guère surprenant que la Berlinale porte son attention à la crise des réfugiés. D'autant que l'Allemagne a accueilli en 2015 plus d'un million de demandeurs d'asile. Pour le documentaire en compétition Fuocoammare (Fire at Sea), le réalisateur Gianfranco Rosi a passé sept mois sur l'île italienne de Lampedusa, racontant l'histoire de la communauté locale en première ligne face à l'afflux migratoire.
L'attention portée aux grandes problématiques contemporaines est d'ailleurs une marque de fabrique du festival, né en pleine Guerre froide. "Depuis 1951, la Berlinale  a contribué à promouvoir la paix entre les peuples et cette année ne fait pas exception", rappelle M. Kosslick. Plus d'une douzaine de films dans les sections parallèles se penchent sur ceux qui fuient la guerre, l'oppression et la misère.
   
La Berlinale organisera aussi des initiatives pour les réfugiés : collectes  de dons, invitations aux projections, ou stages avec l'équipe du festival. "Nous avons besoin de nous confronter à la réalité autour de nous et pas seulement de rigoler sur le tapis rouge", insiste M. Kosslick. Pour le critique du quotidien berlinois Tagesspiegel, Jan Schulz-Ojala qui suit la Berlinale  depuis 20 ans, le festival arrive au bon moment. "On assiste à un repli par rapport à l'accueil des réfugiés en Allemagne et à une montée des groupes d'extrême-droite", dit-il dit à l'AFP. "La Berlinale a la possibilité d'aborder le problème avec un angle différent (...) et l'art du cinéma peut aider à lutter contre les réactions fondées sur les préjugés", espère-t-il.

La 66e Berlinale s'ouvre avec 23 productions internationales dans la sélection officielle, dont 19 premières mondiales et deux premiers films. 18 long-métrages se disputeront l'Ours d'or. La sélection Berlinale Special programme, par ailleurs, des oeuvres donnant lieu à des projections de gala.

En compétition

- "24 semaines" d'Anne Zohra Berrached, Allemagne,
- "Seul dans Berlin" de Vincent Perez avec Emma Thompson et Brendan Gleeson, Allemagne/France/Grande-Bretagne, - "Boris sans Béatrice" de Denis Côté, Canada,
- "Cartas da guerra" (Lettres de la guerre) d'Ivo M. Ferreira, Portugal,
- "Chang Jiang Tu" (Courant contraire) de Yang Chao, Chine,
- "Genius" de Michael Grandage avec Colin Firth, Jude Law, Nicole Kidman, Guy Pearce, Grande-Bretagne/Etats-Unis (premier film),
- "Ejhdeha Vared Mishavad !" (Un dragon arrive) de Mani Haghighi, Iran,
- "Fuocoammare" (La mer en feu) de Gianfranco Rosi, Italie/France (documentaire),
- "Hele Sa Hiwagang Hapis" (Une berceuse au mystère douloureux) de Lav Diaz, Philippines/Singapour,
- "Inhebbek Hedi" (Hédi) de Mohamed Ben Attia, Tunisie/Belgique/France (premier film),
- "Kollektivet" (la Communauté) de Thomas Vinterberg, Danemark/Suède/Pays-Bas,
- "L'avenir" de Mia Hansen-Love avec Isabelle Huppert, France/Allemagne,
- "Midnight Special" de Jeff Nichols avec Michael Shannon, Kirsten Dunst et Adam Driver, Etats-Unis,
- "Quand on a 17 ans" d'André Téchiné avec Sandrine Kiberlain, France,
- "Smrt u Sarajevu" (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic, France/Bosnie,
- "Soy Nero" de Rafi Pitts, Allemagne/France/Mexique,
- "Zero Days" (Zéro jours) d'Alex Gibney, Etats-Unis (documentaire),
- "Zjednoczone Stany Milosci" (Les Etats-Unis de l'amour) de Tomasz Wasilewski, Pologne/Suède,

 

Hors compétition

- "Ave César !" de Joel et Ethan Coen avec Josh Brolin, George Clooney, Ralph Fiennes, Scarlett Johansson, Tilda Swinton et Channing Tatum, Etats-Unis/Grande-Bretagne,
- "Saint Amour" de Benoit Delépine et Gustave Kervern avec Gérard Depardieu et Benoit Poelvoorde, France/Belgique,
- "Mahana" (Le Patriarche) de Lee Tamahori, Nouvelle-Zélande,
- "Des nouvelles de la planète Mars" de Dominik Moll, France/Belgique,
- "Chi-Raq" de Spike Lee, avec Jennifer Hudson et Angela Basset, Etats-Unis.

 

Berlinale spécial

- "A Quiet passion" (Une calme passion) de Terence Davies, avec Cynthia Nixon, Grande-Bretagne/Belgique,
- "Creepy" de Kiyoshi Kurosawa, Japon, - "Den allvarsamma leken" (Le Jeu sérieux) de Pernilla August, Suède/Danemark/Norvège,
- "Miles Ahead" de Don Cheadle qui incarne Miles Davis au côté d'Ewan McGregor, Etats-Unis,
- "National Bird", de Sonia Kennebeck, Etats-Unis,
- "The Music of Strangers: Yo-Yo Ma and the Silk Road Ensemble de Morgan Neville, Etats-Unis (documentaire),
- "The Seasons in Qincy: Four Portraits of John Berger" de Colin MacCabe avec Christopher Roth et Tilda Swinton, Grande-Bretagne (documentaire),
- "Where to Invade Next" de Michael Moore, Etats-Unis (documentaire).

 

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