La Clef, dernier cinéma associatif de Paris, propose des projections sur les murs pour entretenir la flamme pendant le confinement
L'association Home Cinéma occupe les lieux pour s'opposer à la vente de la salle
La Nuit du chasseur, L'An 01, L'Homme qui n'a pas d'étoile, chaque vendredi soir les habitants confinés du cinquième arrondissement de Paris peuvent profiter d'un film sur écran géant. Le cinéma associatif La Clef organise des projections sur un mur de la rue Daubenton. L'initiative rassemble de nombreux spectateurs au balcon, heureux de soutenir ainsi le combat de l'association Home Cinéma pour empêcher la vente des lieux.
Le spectacle continue
Cinéma associatif depuis 1973, la Clef est un lieu emblématique au cœur du quartier latin. Militant de la première heure, engagé dans sa programmation, en cette période de confinement le combat des responsables s'inscrit plus que jamais dans la continuité d'une offre de qualité.
"C’est somptueux, raconte Marie, une habitante du Quartier latin, depuis son balcon. En plus c’est une équipe qui lutte pour le cinéma La Clef soit sauvé, et c’est absolument magnifique de partager ça avec tout le monde. Et moi, je suis aux premières loges. Je trouve ça poétique et généreux, et comme c’est écrit en bas, la lutte est contagieuse". A Paris, La Clef est la seule salle à projeter des films pendant le confinement.
Confiné mais pas condamné
Depuis le 21 septembre 2019, la salle rebaptisée "La Clef Revival" était occupée par une association de "squatteurs cinéphiles" pour empêcher sa fermeture.
Dernier cinéma associatif parisien, La Clef – dont le bâtiment appartient au comité d'entreprise de la Caisse d'épargne d'Île-de-France – est à vendre. En conflit avec les propriétaires, l'association, "Home Cinéma," occupe les lieux. "On essaye de montrer à tout le monde qu’on gère comme on peut, bénévolement, explique son président, Derek Woolfenden. Et on voudrait que nous, ou une autre asso fasse pareil mais légalement. Evidemment on dépend du propriétaire, pour qu’il accepte de le vendre toujours à son prix, mais pour une association dédiée à la projection des films dits "fragilisés".
L’association Home Cinéma, qui a été condamnée à 4 000 euros d’amende et 350 euros d’astreinte par jour à partir du 8 mai, a fait appel. Elle compte entre autres sur la médiation de la Ville de Paris, qui soutient son combat. Des réalisateurs, acteurs, journalistes ou intellectuels (notamment Edwy Plenel, Edouard Louis ou encore Valérie Donzelli) viennent régulièrement y présenter leurs films, apporter leur soutien ou participer à des débats.
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