Cet article date de plus de douze ans.

La France, pépinière de décors de tournage

Le château de Versailles, les planches de Deauville ou Auvers-sur-Oise: la France vend ses décors naturels avec la 2ème édition du Salon des lieux de tournages, qui accueille les professionnels les 10 et 11 février à la Cité universitaire de Paris, elle-même riche en décors exotiques.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Houot-Remy (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les pilotis de Gruissan (Aude), où a été tourné "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beneix.
 (AZAM Jean-Paul / hemis.fr/ AFP)

Des planches de Deauville aux cabanes sur pilotis de Gruissan (Aude)  immortalisées par "37°2 le Matin", de très nombreux décors sont inscrits dans la mémoire collective et même intime à travers un moment de cinéma. L'idée du Salon est de faciliter la tâche des repéreurs, régisseurs et réalisateurs en les aidant à découvrir le meilleur lieu pour raconter leur histoire. 

Après une première l'an passé limitée à la région parisienne, la Commission du film d'Ile-de-France, initiatrice du Salon, a décidé cette année de l'ouvrir aux régions françaises dont dix-sept seront représentées. En début de semaine, plus de 600 professionnels étaient inscrits et quelques 80 exposants (contre 22 en 2011).

La région Ile-de-France à elle seule propose 35 sites patrimoniaux, de l'Abbaye de Royaumont aux grands aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle ou Orly, aux gares avec leurs rames de TGV dédiées, ou les vrais-faux couloirs de métro réservés au cinéma.

Versailles et Auvers-sur-Oise particulièrement prisés
Le Château de Versailles, qui vient d'accueillir le film d'ouverture de la  Berlinale, "Les Adieux à la Reine" de Benoît Jacquot, totalise près d'un  millier de tournages dans ses murs et ses jardins et figure parmi les sites les  plus demandés.

"Versailles est l'une de nos plus grandes stars", assure Olivier-René  Veillon, directeur de la Comission du film d'Ile-de-France qui y conduit fréquemment les producteurs étrangers. "C'est un passage obligé".

D'autres sites comme ceux d'Auvers-sur-Oise, hantés par l'esprit de Van Gogh, sont également courus des réalisateurs, asiatiques en particulier, dont les productions (chinoises et coréennes en tête) comptent parmi les plus imposantes des derniers mois.

"Un des plus gros succès récents du cinéma chinois, une production  taiwanaise, a été tourné à Auvers", note M. Veillon: "The Starring Night", son  titre, reprenait d'ailleurs celui d'un tableau de Van Gogh, "La Nuit étoilée".

La géographie des peintres impressionnistes autour de Paris garde d'ailleurs un fort pouvoir de séduction par-delà les frontières.

La Cité Internationale Universitaire n'est pas en reste : elle a même attiré Bollywood
Le site retenu pour ce deuxième salon, la Cité Internationale Universitaire  de Paris, constitue l'un des plus beaux studios hollywoodiens de la capitale, dont l'équipe dédiée a accueilli 70 tournages en 2011. "Il n'y a aucun équivalent dans le monde, aussi vaste avec une telle diversité architecturale", insiste Oliver Veillon.

Fondation privée imaginée en 1925 par de bienveillants mécènes, les Deutsch de la Meurthe, la Cité et sa quarantaine de "maisons", financées par les différentes nations pour l'accueil de leurs étudiants, offrent autant de décors possibles pour 2.000 à 2.500 euros la journée (HT), précise Myriam Goudhi,  chargée de faciliter la tâche des cinéastes.

Les bâtiments historiques, noyau initial de la cité, peuvent sans complexe jouer les campus de collèges anglo-saxons. Plusieurs scènes de "The Lady" de Luc Besson, sur l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, ont été tournées à la maison de l'Asie du Sud-Est.

Bollywood y a aussi trouvé son compte pour un long métrage,  "London-Paris-New York" et l'an dernier, l'immense restaurant a accueilli  "Cloclo", biopic très attendu sur Claude François.

Car la Cité offre un avantage supplémentaire, détail qui a son importance en plein Paris: la  facilité de parking pour les nombreux camions de régie.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.