Le cinéaste Alain Resnais est mort à l'âge de 91 ans
Son producteur a confirmé l'information, donnée par "Libération", à l'AFP.
Le réalisateur, scénariste et monteur français Alain Resnais est mort samedi soir à Paris, à l'âge de 91 ans. Le producteur de ses derniers films, Jean-Louis Livi, a confirmé à l'AFP l'information, donnée par le quotidien Libération, dimanche 2 mars. Le réalisateur avait dernièrement été mis à l'honneur lors de la 64e édition du Festival du film de Berlin pour son dernier long métrage, Aimer, boire et chanter. Le film sortira en France le 26 mars. Ce long-métrage a été récompensé à la dernière Berlinale.
Alain Resnais était l'un des maîtres du cinéma français. Il a réalisé le documentaire sur la déportation et les camps de concentration nazis Nuit et brouillard en 1956, puis des films Hiroshima mon amour (1959), L'année dernière à Marienbad (1960) ou encore Muriel ou le temps d'un retour (1963). Il utilise aussi la variété On connaît la chanson, (1997) et fait une opérette Pas sur la bouche (2003), relève CultureBox.
Sa première récompense date de 1950, lorsque l'Oscar du meilleur court métrage en deux bobines lui a été attribué pour Van Gogh. Il a reçu le César du meilleur réalisateur deux fois : en 1978 pour Providence et en 1994 pour Smoking / No Smoking. En 2009, il a reçu le prix exceptionnel du Jury au Festival de Cannes pour Les Herbes folles et l'ensemble de son œuvre.
"Un cadeau du ciel d'être regardé par cet homme"
En 2012, à l'occasion de la sortie de son film Vous n'avez encore rien vu, France 2 était revenu sur le travail d'Alain Resnais et avait rencontré Pierre Arditi. Le comédien évoquait le réalisateur en des termes élogieux : "Je ne connais personne qui regarde les acteurs comme Resnais les regarde. C'est un cadeau du ciel d'être regardé par cet homme-là."
Pierre Arditi était l'un des trois acteurs auxquels il a fait invariablement appel à partir de 1980, avec André Dussollier et Sabine Azéma. Contacté par Le Huff Post, il s'est dit "assommé" par la nouvelle. "Un énorme morceau de ma vie s'en va aujourd'hui mais il n'en sortira jamais. Je retiens 33 ans de collaboration avec un homme exceptionnel. Il était le cinéaste qui m'intriguait le plus quand j'étais jeune, il était à part, inclassable", a-t-il déclaré.
De son côté, après avoir appris la mort d'Alain Resnais, Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes a fait part de son émotion sur son compte Twitter et appelé à l'organisation de funérailles nationales.
Alain n'est plus, nous sommes orphelins: le cinéma français, le cinéma tout court. Il a passé sa vie à chercher et à trouver. Il est vivant.
— gilles jacob (@jajacobbi) 2 Mars 2014
Plus Alain avançait en âge, plus la légèreté, grâce, travail sur le dialogue et les acteurs l'enchantaient, lui qui était la précision même.
— gilles jacob (@jajacobbi) 2 Mars 2014
Si l'Etat ne fait pas à cet artiste modeste et modèle des funérailles nationales, comme l'Italie à Fellini, ce serait un abandon de gloire.
— gilles jacob (@jajacobbi) 2 Mars 2014
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