Le coproducteur de "Welcome to New York" d'Abel Ferrara dénonce des pressions
"Je ne suis pas adepte de la théorie du complot. Mais là, les faits parlent pour moi et illustrent, à l'instar de ce que nous subissons depuis trois ans, les relations incestueuses qu'entretiennent dans ce pays les élites, les politiques, les médias". Voici ce qu'affirme dans le Journal du Dimanche le producteur de "Welcome to New York", film s'inspirant librement de l'affaire DSK. Vincent Maraval avait déjà publié fin 2012 une tribune dénonçant le système de financement du cinéma français et les salaires trop élevés de certains acteurs.
Aucune chaîne française n'a voulu financer le film, selon Maraval
"N'importe où dans le monde, on peut faire des films comme Le Caïman de Nanni Moretti sur Berlusconi ou Fahrenheit 9/11 sur George Bush (...). En France, on n'arrive pas à parler de notre histoire présente", regrette-t-il, en réaffirmant qu'aucune chaîne française n'a voulu le financer et que le film est "de nationalité américaine".
"Je viens d'apprendre qu'UGC essaie d'empêcher la sortie du film sur ses écrans en Belgique en faisant pression sur ses exploitants. Deux partenaires médias importants nous demandent de retirer leur logo sur l'affiche. Ça me sidère", poursuit encore le coproducteur du film d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu. Interrogé par l'AFP, le directeur général d'UGC Alain Sussfeld a répondu que "dès l'instant où une oeuvre ne donne pas la priorité à la salle, nous n'en n'assurerons pas la diffusion sur quel que territoire que ce soit", France, Belgique etc...
Sortie française exclusivement sur VoD
Mi-avril, Wild Bunch avait annoncé cette sortie directe sur VoD et pas en salles afin de faire bouger les lignes en France car la loi interdit la sortie simultanée en salle et sur VoD. "Dans d'autres pays, aux Etats-Unis notamment, le film sortira en même temps en salles et sur le web", expliquait Vincent Maraval. Interrogé enfin par le JDD sur la présence ou pas de "Welcome to New York" dans la sélection officielle du 67e Festival de Cannes qui débute mercredi, Vincent Maraval répond: "Ils ont le droit de ne pas l'aimer et de ne pas le prendre". "Maintenant, il se peut que Thierry Frémaux (délégué général et sélectionneur du festival) nous appelle ce week-end ou pas. Comme il se peut qu'on accepte ou pas", conclut le producteur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.