Le festival de Cannes vu par un membre du Jury Révélation : Projections numériques « film is dead » - 1ère partie
Dans une époque où Home Cinema, le cinéma non pas « fait à la maison » mais « vu à la maison », est devenu synonyme de déplacement du film de la salle de cinéma à la salle à manger (« dédié » pour les puristes),tout un symbole, toute une communauté, toute une économie se sont créés. Ce déplacement s'est accompagné d'une culture du film différente, différenciée même, qu'ont commencé à mettre en oeuvre le chapitrage des DVDs et la numérisation globale des images d'aujourd'hui (VOD, Youtube, Dailymotion et consorts).
Les moyens de reproduction des films sur pellicule via le téléciné pour les rendre disponible sur cassettes VHS, BETA, puis DVD et aujourd'hui Blu-Ray ou DCP sont autant d'indicateurs de l'engouement porté pour le visionnage individuel, familial, ou collectif ; la pratique du ciné-club en est un bon exemple.
Pour autant, l'ère des résolutions, des grandes télévisions et des petits projecteurs maison a fait intervenir de nouvelles questions sur l'édition des films pour leur sortie « à la maison » qui dépasse la simple question d’une remasterisation ou du sauvetage d’une copie.
On ne peut s’empêcher de penser à Francis Ford Coppola qui s'est adonné à un drôle de travail sur plusieurs de ses films lors de leur sortie en DVD. The Outsiders et Apocalypse Now, pour ne citer qu'eux, se sont vus attribués un nouveau montage ; au sens où celui-ci change profondément la structure du film.
Peut-être ne s’agit-il là que de coups publicitaires destiné à donner un sens commercial à la vente de films déjà édités par le passé ou visibles ailleurs. Ce serait certainement se leurrer ou rendre simpliste un problème plus complexe.
(à suivre, fin de la première partie)
Simon Pellegry est Membre du Jury Révélation France 4. Il est notamment l'auteur de "Ne pas déranger, nous sommes en séance". Il collabore à Spectres du Cinéma. On peut aussi le retrouver sur son blog Siperabe.
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