Le festival du film d'histoire célèbre un "Si Proche-Orient"
Pour cette 26e édition, le Festival propose près d'une centaine de films de cette région du monde : des œuvres de l'Égyptien Youssef Chahine (1926-2008) ou de l'Iranien Abbas Kiarostami, devenus des classiques, aux créations les plus récentes rendant compte des tourments et déchirements d'une région en pleines turbulences.
"Plus l'actualité est pesante, et rarement le fut-elle autant qu'à l'heure de Daech et des jihadistes, plus s'imposent le recul des réflexions et la fécondation des émotions", explique Jean-Noël Jeanneney, président d'honneur du festival qui se tient du 16 au 23 novembre.
"Un long cri désespéré"
Des films venus d'Egypte, d'Iran, d'Irak, du Liban, de Turquie, d'Israël et de Palestine, mais aussi de Syrie, d'Arabie saoudite et de Jordanie seront projetés. Plusieurs réalisateurs viennent à Pessac débattre avec le public. "Le cinéma actuel du Proche-Orient n'est bien souvent qu'un long cri désespéré, son urgence fait sa noblesse", souligne le secrétaire général du festival, Pierre-Henri Deleau, auteur de la sélection. "Les réalisateurs d'aujourd'hui sont devenus les peintres à charge de leur société. À leur manière, tous filment l'Histoire en marche et nous la donnent à comprendre."En parallèle aux projections, de nombreux spécialistes du Proche-Orient, notamment les historiens Maurice Sartre, Jean-Pierre Filiu, Henry Laurens du Collège de France, participent à des débats, marque de fabrique de ce festival à la vocation résolument pédagogique et qui avait accueilli près de 40.000 spectateurs l'année dernière.
Dix longs métrages en compétition
Hors thématique, dix longs métrages s'affrontent en compétition. Le film "Les chevaliers blancs" du Belge Joachim Lafosse, inspiré de l'affaire de "L'arche de Zoé" au Tchad, doit ouvrir le festival en présence de l'acteur Vincent Lindon. L'histoire récente sera également à l'honneur avec "Le Dernier jour d'Yitzhak Rabin" d'Amos Gitaï, qui mêle reconstitutions fictives et images d'archives ; "Maintenant ils peuvent venir" de Salem Brahimi qui se déroule pendant la "décennie noire" en Algérie ; ou encore "Alias Maria" de José Luis Rugeles Gracia sur les enfants enrôlés dans la guérilla en Colombie.Une quinzaine de documentaires inédits participent à une compétition parallèle. Enfin, un hommage doit être rendu au journaliste et biographe Jean Lacouture, co-fondateur du festival en 1990, disparu en juillet. Le documentaire "Jean Lacouture ou la position du biographe" (2000) du Belge Hugues Le Paige sera projeté en sa mémoire.
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