Le film "Don Quichotte" de Terry Gilliam montera-t-il les marches à Cannes ?
Depuis plusieurs mois un conflit porté sur le terrain judiciaire oppose Terry Gilliam à Paulo Branco, qui lui a acheté les droits du film en avril 2016, via sa société de production Alfama Films. Après différents désaccords artistiques et financiers lors de la préproduction, le cinéaste britannique a résilié son contrat avec le producteur portugais. Il s'est alors tourné vers la société espagnole Tornasol et Amazon, qui faisaient initialement partie de la structure de coproduction constituée par Alfama Films. Et c'est avec eux, qu'il a réalisé son film entre mars et juin 2017..
"L'homme qui tua Don Quichotte" n'a toujours pas de visa d'exploitation, selon les données du Centre national du cinéma. Ce qui ne l'empêche pas d'être montré dans le cadre d'un festival. Pourtant le long-métrage pourrait finalement ne pas être visible à Cannes malgré sa sélection hors-compétition. C'est en tout cas la volonté de M. Branco qui a demandé à la justice l'interdiction de sa projection en clôture, le 19 mai, date à laquelle une sortie en salles est prévue.
Le TGI pourrait prononcer sa décision au mieux lundi soir, quelques heures après l'audience de référé qui débutera à 11H. Ou plus vraisemblablement mercredi, mardi étant un jour férié mais aussi celui de l'ouverture du 71e Festival.
Le Festival de Cannes respectera la décision de la justice
Pierre Lescure et Thierry Frémaux ont dénoncé la semaine dernière les "agissements" du producteur portugais. "Le passage en force, chacun sait dans notre métier que cela a toujours été la méthode favorite de M. Branco", ont-ils dénoncé. Le Festival de Cannes a néanmoins assuré qu'il respecterait la décision de la justice."C'est une tentative de passage en force dont Thierry Frémaux (le délégué général du festival) se rend complice", avait dénoncé la semaine dernière Juan Branco, fils et avocat du producteur. "Ce film ne peut avoir aucune forme d'exploitation sans l'accord préalable d'Alfama Films" qui en détient les droits, martèlent les défenseurs de Paulo Branco.
"Le contrat qui a lié M. Gilliam et M. Branco a été résilié", a affirmé Philippe Aigle, le président d'Océans Films qui distribue le film dont le coût final a été de 17 millions d'euros, un budget moyen.
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