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"Le Génie du mal" de Richard Fleischer en DVD : génial !

Réalisateur prolixe de 1946 à 1987, Richard Fleischer ("20.000 lieux sous les mers", "Les Vikings", "Le Voyage fantastique", "Soleil vert"...) a réalisé plus d'un polar, parfois inspirés de faits divers -"l'Etrangleur de Boston", "L'Etrangleur de la place Rellinghton", et en 1958 "Le Génie du mal", d'après un célèbre cas réel, plusieurs fois adapté à l'écran. Celle de Fleischer est remarquable.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dean Stockwell, Bradford Dillman et Orson Welles dans "Le Génie du mal" de Richard Fleischer 
 (20th Century Fox)
L'histoire : 1924. Estimant que leur statut social et leur intelligence les placent au dessus des lois, deux étudiants se livrent à plusieurs actes criminels et finissent par enlever et assassiner un jeune garçon. Certains d'avoir commis le crime parfait, ils sont trahis par un détail. Un avocat célèbre, adversaire de la peine de mort, décide d'assurer leur défense. 
Le film : Quand il réalise "Le Génie du mal" ("Compulsion" en V. O.), Richard Fleischer a déjà une filmographie abondante derrière lui. Il sort un à deux films par an et 1958 correspond également à la sortie de sa superproduction avec Kirk Douglas, "Les Vikings". "Le Génie du mal" est d'une facture moins ambitieuse, dans un noir et blanc très contrasté, sur les pas de la tradition du film noir.

Le fait divers retentissant de 1924 à fait l'objet d'une pièce de théâtre de Patrick Hamilton en 1929, "Rope's End", qu'adaptera Alfred Hitchcock en 1950 sous le titre "La Corde". Le grand Hitch' prenait quelques liberté avec le cas réel, raison pour laquelle Fleischer s'est tourné vers l'ouvrage de Meyer Levin, "Crime", plus fidèle aux faits, et dont l'auteur avait connu les deux criminels avant qu'ils ne commettent leur forfait.

Le film de Fleischer suit scrupuleusement le fait divers, de la planification du crime, jusqu'à la condamnation des deux assassins. Dean Stockwell et Bradford Dillman interprètent avec conviction Jude Steiner et Artie Strauss, rendant tout leur cynisme, leur froide cruauté, et le sentiment de supériorité qui guide leur geste. La domination du premier sur le second participe également de la psychologie du duo diabolique, tout comme est suggérée leur homosexualité. Orson Welles apparaît dans le dernier tiers du film, campant l'impressionnant avocat de la Défense, Jonathan Wilk. Farouche opposant à la peine de mort, il fit une plaidoirie de 12 heures (!) lors du procès, dont le film garde les grandes lignes, en reprenant exactement les propos de Wilk. Faut-il préciser que Welles fait une composition remarquable ?

L'efficacité de Richard Fleischer fait merveille, sans esbroufe, dans un magnifique noir et blanc très tranché, dérivé de l'expressionnisme, auquel la restauration haute définition rend justice.

Bonus : Les suppléments comportent une présentation du film par Richard Fleischer, une analyse du film noir selon le cinéaste, une évocation approfondie du fait divers de 1924, et de l'ouvrage dont s'inspire le film "Crime" de Meyer Levin. Lédition Blu-ray comporte en plus une évocation d'Orson Welles, acteur.
"Le Génie du mal" de Richard Fleischer : jaquette DVD
 (20th Century Fox)

Le Génie du mal
De Richard Fleischer (Etats-Unis, 1958), avec : Orson Welles, Dean Stockwell, bardford Dillman, Diane Varsi – 1h43

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