Le phénomène "Hunger Games" débarque sur les écrans
Dystopie
Avec près de 30 millions d'exemplaires vendus sans le monde (360.000 en France), la trilogie livresque de Suzanne Collins n'est pas sans rappeler par son succès celui d'"Harry Potter". Depuis sa publication en septembre 2008, le premier roman a passé plus de 180 semaines consécutives - plus de trois ans - sur la liste des best-sellers du New York Times et les deux volumes suivants ont achevé d'installéer "HungerGames" dans l'imaginaire. Le film qu'en a tiré Gary Ross (Pleasantville, La Légende de SeaBiscuits) sortira simultanément aux Etats-Unis et dans le reste du monde (entre le 21 et 23 mars).
Suzanne Collins, une ancienne scénariste de programmes pour la jeunesse, décrit dans "Hunger Games" un monde asservi par la peur et le manque - Panem - né sur les cendres d'une Amérique vaincue par ses propres excès : réchauffement climatique, pénurie de ressources, et guerres sans fin. Un univers de dystopie, l'exact contraire d'une utopie, à mi-chemin entre "1984" et "Gladiator".
Les "Hunger Games" (littéralement "Jeux de la Faim") sont un moyen efficace d'entretenir la peur et donc l'obéissance des populations en convoquant une fois par an au Capitole, le siège du pouvoir, 24 garçons et filles désignés par les douze districts.
Deux semaines durant, en direct à la télévision, les jeunes gens s'affrontent à mort dans une immense arène truffée de pièges (monstres, incendies, canons, mines...): un seul survira et sera déclaré vainqueur, sous l'oeil exalté du public. Ces jeux du futur ne sont pas sans rappeler "Battle Royale" (2001) de Kinji Fukasaku, "Le Prix du danger" (1982) d'Yves Boisset ou "Rollerball" (1975) de Norman Jewison.
Comme le note le président de Panem, Coriolanus Snow (Donald Sutherland), "la seule chose plus puissante de la peur, c'est l'espoir". Ici celui de survivre. "Sinon ce serait plus simple de les exécuter."
Thésée revisité
Le spectateur suit Katniss Everdeen, fille de mineurs du 12e district, sans doute l'un des plus démunis, à laquelle Jennifer Lawrence ("Winter's Bone", "Le Complexe du Castor", "X-Men Le Commencement") prête sa plastique et son regard marine.
Katniss, qui s'est portée volontaire pour remplacer sa jeune soeur tirée au sort, dispose de quelques atouts: sa connaissance de la forêt où elle chasse et la précision de son tir à l'arc. Elle reçoit aussi l'aide inespérée de son styliste Cinna (Lenny Kravitz) et de son "mentor", un ancien vainqueur passablement imbibé (Woody Harrelson).
Comme dans les livres, l'histoire est racontée de son point de vue et avec son regard à elle, filmée pour un public jeune et donc avec ménagement, malgré l'extrême cruauté de la situation.
L'auteure Suzanne Collins, étroitement associée à la genèse du film, s'est inspirée du "mythe grec de Thésée qui, tous les neuf ans, envoyait une phalange de jeunes garçons et filles dans un labyrinthe mortel combattre le Minotaure", explique-t-elle. Elle y a ajouté les émissions de téléréalité et les reportages de guerre, filmés au plus près avec des moyens désormais considérables.
Avant même sa sortie, le film a déjà généré des réservations en ligne dans les cinémas américains supérieures au troisième volet de la saga "Twilight" et plusieurs centaines de salles affichent complet, selon le distributeur Metropolitan FilmExport.
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